All Is Lost par AntoineRA

L'histoire d'un homme (on ne donne pas son nom) en mer sur son voilier, il heurte un contener, et la descente vers les abîmes commence. Robert Redford est seul dans le film, mais vraiment. On commence avec un plan sur lui, et on termine un peu de la même manière, jamais on ne verra autre visage, ou on ne quittera l'acteur dans un rayon de 5m. Sa prestation est vraiment à saluer car ce n'est pas évident de porter un film sans dire un mot. Enfin, le long-métrage commence sur deux-trois répliques récitées par lui en voix off puis, en bon vieux loup de mer, il ne se desserrera pas souvent la mâchoire face aux évènements, se contentant finalement de replacer à peine une dizaine de mots en plus dans le film.

Du coup, on est laissé face à sa débrouillardise, le bruit ambiant et hypnotique de l'océan, et la musique gracieuse d'Alexander Ebert. Il y a un côté très grave, sentencieux, qui se dégage de ses compos qui élève sans mal l'image. On pense aussi au travail de Mychael Danna sur L'Odyssée de Pi. D'ailleurs on pourrait presque dire que All Is Lost en est la version "réaliste" du film d'Ang Lee, ou bien même une transposition de Gravity sur l'océan. Il y a un certain sadisme de la part des réalisateurs/scénaristes désormais, qui est de faire endurer toutes les emmerdes possibles à leurs personnages (loi de Murphy ?). J. C. Chandor fait ici exactement la même chose, si bien qu'il n'y a pas tant de surprise que ça, et que le film apparaît par moments redondant et un peu longuet, surtout face au visage de marbre de Redford. Côté réalisation, l'aspect intimiste est excellemment mis en scène, et on apprécie les plans plus contemplatifs du fond des océans, même s'ils auraient gagné à être plus longs au vu du parallèle possible sur le finale.