Ce bijou de Milos Forman est fortement romancée. Trop peut être. De nombreuses aberrations sauteront aux yeux des aficionados, comme le fait que les originales de La Flute Enchantée ou de l'Enlèvement au Sérail étaient écrites en allemand, que Mozart ne dirigeait pas d'orchestre, que ce n'est pas Salieri qui a commandé le Requiem en ré mineur, mais l'excentrique comte Franz de Walsegg, de même que ce n'est pas Salieri qui l'a terminé, mais ce sont des élèves de Mozart, à la demande de sa femme.
En dehors de ses nombreuses divagations scénaristiques, la vie de Mozart dépeinte par Milos Forman demeure un excellent film, et une bonne approche pour découvrir ce génie de la création qu'était Mozart. Tourné en lumières naturelles, le film est splendide, et l'atmosphère froide et sombre de cette époque est celle que l'on peut imaginer. La scène de la dictée du Requiem reste pour moi le moment le plus intense et le plus juste dans le jeu des acteurs. Difficile de ne pas avoir des frissons à l'écoute du Requiem, que l'on imagine s'égrener dans la tête du génie agonisant, dictant ainsi sa prière pour le repos de son âme, son propre requiem.