American Nightmare par Kroakkroqgar
‘American Nightmare’ n’est pas frustrant. L’idée de départ, intéressante sur le papier, n’est effectivement que partiellement abordé dans l’œuvre. Mais c’est sans compter le scénario minable censé servir le film. ‘American Nightmare’ n’est pas frustrant. Il s’agit en revanche d’un naufrage rageant.
En premier lieu, tout le sujet s’effondre à cause du personnage du fils. On peut le pardonner pour avoir accueilli un homme blessé. Mais il est inimaginable qu’il ne revienne pas à la raison après les menaces des hommes masqués. A son illogisme suicidaire, s’ajoute un physique difficile, et il n’en faudra pas plus pour détester le garçon.
Par la suite, rien ne viendra sauver le scénario, bien au contraire : les états d’âme des personnages sont ridicules devant leur mort imminente, on ne comprendra jamais ce qui pousse Zoé à retourner se cacher dans la maison après avoir retrouvé sa mère et l’inutilité des protections de la maison est aberrante. Face à des incohérences aussi grossières, difficile d’en vouloir à Ethan Hawke et Lena Headey de ne jamais convaincre.
Mais c’est même dans ses effets que la mise en scène échoue complètement. Plusieurs fois de suite on assiste au sauvetage d’un personnage au moment de son exécution imminente. De même, rien n’explique le comportement tout juste tiré de films d’horreur des hommes masqués. Mais le plus dommage, c’est l’impuissance totale du réalisateur à nous surprendre. On devine immédiatement les intentions de Henry lorsque celui-ci déclare vouloir parler à M. Sandin, de même que celles des voisins. Mais c’est plus dérangeant lorsqu’il s’agit d’évènements imprévisibles, puisque même la mort brutale de James Sandin laisse le spectateur indifférent. On ignore si sa blessure est réellement fatale, avant qu’un nouveau rebondissement nous en désintéresse complètement.
Face à ce scénario honteux et nécessairement bâclé, on ne peut que regretter que le réalisateur n’ait pas creusé son sujet. Les relations hypocrites du voisinage ou le personnage de Henry sont autant d’angles d’attaque du sujet qui auraient mieux convenue à l’œuvre. On aurait également apprécié que le personnage de James Sandin ne soit pas aussi droit d’esprit. Son début de rage criminelle, trop vite écourtée, représente sûrement le passage le plus sympathique du récit. Au moins les informations à la radio et à la télé ont le bon sens de présenter la controverse au sujet de la purge.
Un fiasco scénaristique, malgré le potentiel du sujet.
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