Une idée et après plus rien

Avec American Nightmare, James DeMonaco rentre dans la catégorie des cinéastes et scénaristes qui possèdent une idée de départ franchement intéressantes mais qui sont incapables de l'exploiter de la plus belle des manières.

Car oui, reconnaissons quand même à The Purge (dans son titre non-francisé...) une idée assez sympathique à la base. Les Etats-Unis proposent à leurs citoyens pendant douze heures de rendre légal le meurtre, la vengeance sur autrui et autres pratiques de ce genre. Un déchainement de violence qui serait en fait bénéfique pour l'être humain qui pourrait laisser triompher sa nature violente l'espace d'une nuit.

Pourtant, dès le départ, on sent que DeMonaco va se planter. L'homme n'évite pas les clichés des films de ce genre d'une part. Surtout, il succombe à la cruelle tentation d'une caméra qui bouge dans tous les sens, comme pour donner un effet documentaire à son film. Certains plans sont franchement affreux. Pourrait-on leur dire que de voir une caméra bouger de gauche à droite et de haut en bas lors d'un repas de famille, ça sert strictement à rien, à ces jeunes cinéastes ?

Les personnages sont assez mal construits. Bon, ils sont pas non plus sans reliefs, mais tout de même, comme on n'évite pas le cliché, on a la famille idéale avec plein d'argent, détestée par ses voisins pour cette raison. Le père est un modèle de réussite, la femme est aimante, l'ado pique sa crise et on a un gamin un peu bizarre.

Ce qui a de dommage, c'est que le film méritait vraiment énormément de relief vu le sujet employé. Les conséquences psychologiques d'une telle nuit sont à peine abordées, tout juste visible chez le gamin de la famille. DeMonaco dénonce pourtant dans son oeuvre une Amérique qui s'est construite sur la violence, en cela, le cinéaste propose quand même quelque chose d'intéressant, preuve que tout n'est pas à jeter.

Mais dans son traitement, je me répète, le film ne propose absolument rien de neuf, sombrant dans la facilité et les clichés.