4ème volet de the Purge et la seule question qui se pose est de savoir si on va enfin avoir une véritable histoire de survie au milieu de psychopathes et de membres de gangs tout droit sortis de Warriors venus jouer à Fortnight en live en butant de la vierge effarouchée à coups de violence libératrice vicieusement placée ? Parce qu’admettons-le, on se fout du reste ! On se fout de l’histoire. Certes le concept est génial et il est effrayant parce qu’on imagine tout simplement les raisons sociétales et financières qui rendent le truc tout à fait crédible, mais en termes cinématographiques, on veut jouir ! De la violence pure, du danger pouvant sortir de tous les côtés créant une tension intense.



This is your emergency broadcast system announcing the commencement of the first Purge. At the siren, all crime, including murder, will be legal for 12 hours. All emergency services will be suspended. Your government thanks you for your participation.



Si vous aussi, vous voulez voir ça… Ben, je vous invite à croiser les doigts pour le cinquième et de signer la pétition en ligne pour que mon script soit adapté pour le cinquième volet.


Pourtant le film commence bien et semble offrir une vision inédite du concept explorant les aspects psychologiques des participants. Cela s’inscrit dans une démarche d’explication politique et scientifique qui malheureusement s’estompe complètement une fois l’action à l’écran. Le pouvoir en place qui est une force révolutionnaire venue briser l’hégémonie du bipartisme des républicains et démocrates. La première purge se tient donc comme une expérience sociale en vue de démontrer que l’on peut éradiquer la violence en permettant de l’évacuer de manière libératrice (à savoir sans contrainte aucune, et donc sans répercussion des actes commis) une nuit par an. Staten Island est choisie car facilement isolable (une île reliée à 4 ponts, tu coupes les 4 ponts, le taff est fait) et censée représenter une population très cosmopolite et donc à l’image de la société américaine (mais on aura que des afro-américains au final…) . Mais un objectif plus noir se cache derrière tout cela, l’éradication des basses classes sociales coûteuses à la société tant dans son bien-être que dans ses finances afin que la gloire américaine puisse renaitre et prospérer… Pour que leur idée fonctionne, elle nécessite donc que les gens participent activement à la purge, démontrant alors la nécessité de cette journée.



Citizens, this will be a tradition we celebrate each year. Join in the first purge.



Pour encourager les actes violents et la présence maximale de participants, ils vont rémunérer 5.000$ les habitants ne quittant pas le quartier avant que la nuit de purge ne démarre et que celui-ci soit bouclé. Et des bonus importants seront octroyés pour ceux participants activement au massacre organisé (comprenez un bonus par habitant buté) amenant la thématique de ce que l’homme est prêt à faire pour de l’argent…


Le hic, c’est que le film casse la gueule à cette thématique en montrant des habitants prêts à rien du tout au final, vu qu’à part le camé du coin qui aurait agi de la même manière en dehors de la purge, personne n’est prêt à faire quoi que ce soit, malgré les sommes promises. Ce qui ne retranscrit à mon sens pas la réalité de notre société tristement moderne.


Là où le scénario est difficilement compréhensible, c’est que malgré la présence de populations pauvres à qui l’on promet beaucoup d’argent, d’un quartier où les gangs sont présents en nombres et où les camés et les psychopathes sont légions ; il ne se passe pas grand-chose… Pire, ils ne prennent que vaguement la menace au sérieux. Certains organisent même des fêtes au milieu de la rue là où des drive-by-shoot sont censés être légion alors qu’on vient de dépénaliser le massacre… Je veux bien que ce soit la première fois et qu’ils ne soient pas familiers avec le concept mais on est censé se trouver dans des quartiers violents par nature au sein de blocks où la police fait demi-tour en y arrivant. Alors quand un mec que tout le monde connait dans le coin comme étant complètement barge (parce qu’avant la purge, tout le monde connaissait le gars) se pointe machette à la main et éclaboussures de sang au visage et que les pouffes du secteur lui dansent dessus comme si elles étaient prêtes à lui pomper le dard pour pas un kopeck… c’est quand même difficilement crédible ! De plus, les gens du quartier voient toute l’année des gangs armés, les grands-mères ont du C4 dans la poche et une bande complète de jeunes des blocks ne sait pas maitriser un pauvre camé avec une lame ? Bitches, please !



We got to be prepared for anything.



Mais pas de panique, le pouvoir en place avait prévu ce que personne n’attendait, même pas la sociologue en charge du projet…


Sociologue qui monte toute cette expérience basée sur la théorie que les gens doivent s’entretuer pour libérer leur pulsion maniaque devenant outrée au milieu du truc que les mecs qui commanditent cette orgie gore en vue d’instaurer un massacre national le manipulent pour que le niveau de violence augmente un peu… Ce n’est pas du foutage de gueule, ça ?


Ils déploient donc leur plan B : quelques commandos constitués de mercenaires tous associés à des factions nazies/racistes/fascites (clichés quand tu nous tiens) sortent pour aller purger en masse du peuple. À un point que tous les gentils sont noirs et tous les méchants sont blancs.


À part Skeletor mais qui finalement deviendra au final une aide contre l’oppresseur…


En gros, on joue à fond sur le #BlackLivesMatter ce qui est dommage. Tant qu’à venir faire interagir des conflits sociaux, cela aurait été plus intéressant de voir les minorités sortir de leurs gonds pendant la purge pour reprendre leur quartier. Eradication sociale selon le discours politique caché, mais montrée à l’écran comme une purge ethnique (ce qui a un sens au niveau de la rue où la haine est vivace) mais aucun au niveau politique.


Donc, en payant les gens pour se massacrer là où les tensions raciales et les gangs font la loi, on aurait dû avoir un peu plus de purge. Cela aurait même été plus intéressant d’avoir ouvert la zone aux volontaires voulant purger et alors voir des mouvements racistes et cie, ainsi que toute une série de gangs et de serial killers en tout genre venir se mêler à la masse et être là pour massacrer de la vierge effarouchée (s’il en existe encore).


En fait le tout est super aseptisé, comme habituellement, ce qui a toujours été contradictoire avec son propre concept…


Les personnages principaux finissent tous sains et saufs dans une merveilleuse happy end…


Et quand le film se met à enfin se mettre en action, on a un revival d’un Commando où notre personnage principal devient un one man army faisant tomber les méchants comme des mouches. L’action en soi n’est pas forcément mauvaise, juste peu crédible et ne sert pas le ton qu’un tel film devrait avoir. La peur est censée s’instaurer avec un danger pouvant venir de partout à la fois et des psychopathes qui foutent les jetons rien qu’à regarder. Or ici, on voit juste un Rambo coucher tout ce qui bouge…


…alors que tout son crew s’est fait coucher comme des mouches par trois drones tout pourraves qui auraient donc pu faire le travail des mercenaires de manière bien plus discrète…


Une des parties intéressantes est la discussion au départ du film sur le principe même de la purge avec les réactions internationales et cie. Évidemment cette partie est intéressante uniquement si elle mène quelque part, or une fois la première demi-heure de film passée, on n’y reviendra plus et surtout une fois la purge passée, plus un mot. En fait, une fois la purge passée, le film s’arrête quasi immédiatement. Du coup tout le travail de préparation du film avant que la purge ne commence ne sert absolument à rien. Si ce n’est peut-être de fixer les règles pour les mecs qui débarqueraient sans avoir vu aucun des trois premiers…


Le film tend à pointer que le mal vient de l’état, du pouvoir blanc suprématiste, etc ce qui gâche le concept même du film où une nuit par an le mal provient de la véritable nature/faiblesse humaine. C’est tellement plus intéressant et moins manichéen comme approche. Mais ça surfe moins sur la tendance, c’est sûr…



If we want to save our country, we must release all our anger in one night.



Les gangs en ressortent comme des héros. Merci à toi ô puissant sauveur du quartier qui en fait impose une purge permanente tous les autres jours de l’année et qui gangrène le quartier (ce qui en a fait une cible test pour la purge d’ailleurs) droguant ses habitants les plus faibles, terrorisant les enfants et leur fermant les portes de l’école pour aller dealer au coin de la rue tandis que l’exode social s’opère naturellement suite à la détérioration du quartier ne laissant que les reclus sociaux et les sans le sous… Merci à toi donc. Impliquer les gangs du coin dans la purge est la chose à faire mais cela aurait dû être les premiers à purger, histoire de régler leurs différends en toute impunité. Les gangs s’affrontant entre eux pour le territoire tandis que les habitants se regrouperaient contre eux auraient pu être aussi une approche plus intéressante. Mais le héros qui est dealer continuant d’entretenir les clichés du genre qu’un noir de la rue ne peut s’en sortir qu’en dealant ou en étant basketteur est vraiment pénible et constitue en fait une vision plus raciste que ce que le film dénonce…


Finalement l’essence de la saga est en fait gâchée par l’esprit de cet épisode.


Le film tient à démontrer qu’il n’y a aucune raison de faire une purge et que personne n’en veut. Au 4ème volet de la saga, après nous avoir montré des détraqués prenant leur pied dans tous les épisodes précédents, c’est moyen…


Au niveau de l’ambiance visuelle, quelques effets de lumière intéressants sont à noter notamment avec les lentilles colorées qui apporte du mysticisme aux silhouettes . Quand les personnages circulent la nuit traquant d’autres joueurs et laissant une trainée lumineuse, c’est assez stylé. Le jeu des acteurs quant à lui n’est vraiment pas terrible (et ces grands-mères et leurs bombes de merde qui ne servent à rien…) !


Bref, cet épisode était dispensable et n’apporte toujours pas ce que le spectateur veut voir devant un tel concept. Néanmoins, si vous avez aimé les autres épisodes de la saga, celui-ci, restant dans la même lignée, saura vous satisfaire.

MathiasBaum
5
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le 31 juil. 2018

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