Anomalisa
6.6
Anomalisa

Long-métrage d'animation de Duke Johnson et Charlie Kaufman (2016)

De l'importance d'une bonne fin (Spoilers)

Anomalisa est un film si atypique que la limite entre le parti pris audacieux et le faux pas tend à s'effacer. Il est par exemple difficile de déterminer si son scénario est simple ou simpliste. Celui-ci se résume en effet aux 24 heures passées par Michael Stone, un théoricien du service client, dans un hotel à Cincinnati. Blasé par la banalité de sa vie il tombe brutalement amoureux de Lisa, une femme « anormale » et timide, voyant en elle un être extraordinaire parmi la masse uniforme des gens qui l'entourent.
Ainsi le film entend dénoncer le formatage des individus par la société et les souffrances que cela entraîne sur les individus. Ce point de vu est clairement exposé dans les quatre dernières scènes du film : du cauchemar au retour de Michael chez lui. Or pour bien mettre en évidence la fatalité de sa condition le film le renvoie à son point de départ, aliéné parmi des « proches » qu'il n'aime pas. Là où le rythme délibérément lent de la première partie se justifiait par l'accélération salutaire du rêve, cette explosion soudaine est totalement désamorcée par les deux scènes suivantes, tentant péniblement d'expliquer au spectateur le propos pessimiste du film. Plutôt que de conclure en un final puissant et marquant, les réalisateurs achèvent l'histoire en demi-teinte, ce qui sans doute n'est pas vide de sens mais nuit gravement à l'impact du film sur le spectateur.
Sadrim
6
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le 2 sept. 2016

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