Pour moi qui en suis désormais au stade de haïr tout ce qui est film de super-héros, tout au moins produit par les épuisants (et largement désespérants) Studios Marvel, la seule raison d'avoir envie de voir cet "Ant-Man" s'appelait Paul Rudd, acteur atypique au physique Ben-Affleckien "dégonflé" par la comédie. Et de fait, à son image, "Ant-Man" s'essaye à un genre relativement nouveau pour Marvel, l'auto-dérision permanente, noyant les quelques scènes d'action dans un déluge de dialogues plus ou moins décalés qui ont quelque chose de vraiment rafraîchissant, pour le coup. Inévitablement (?), "Ant-Man" retombe dans les travers du genre, avec une accumulation de violence et de destruction, mais, au moins, celles-ci s'exercent à l'échelle de jouets miniatures et d'une chambre d'enfant... ce qu'on n'ose quand même pas lire comme une mise en perspective par Marvel de l'aspect dérisoire de leur "mythologie" ! Non, s'il y a quelque chose de presque beau dans ce blockbuster estival au petit pied (que Marvel considère visiblement comme une simple préface à l'introduction d'un nouveau héros masqué au sein des Avengers, pauvre de nous !), c'est l'écho saisissant qu'il offre aux vertiges existentiels du fantastique "Homme qui rétrécit" de Jack Arnold : les effets spéciaux modernes et la 3D rajoutent quelques sensations fortes, mais c'est bien de la même angoisse devant la disparition (à la vue des autres, donc au monde) qu'il s'agit ici, jusqu'à la Chute sub-atomique. Sans retour chez Arnold, mais avec Happy End ici, les consommateurs de pop corn l'exigeant. [Critique écrite en 2015]