Dernier film de la phase 2 des films Marvel, on se rappellera à quel point la genèse d'Ant-Man fut compliquée. Entre le départ d'Edgar Wright à six semaines du tournage et son remplacement houleux par Peyton Reed, suivi par la réécriture partielle du script, on peut dire qu'Ant-Man revient de loin.
Et ô surprise, le résultat est vraiment satisfaisant, sans qu'on puisse devenir quels sont les restes du scénario d'Edgar Wright. Car on est plus proche du film de braquage que la présence d'un super-héros lambda, à tel point que la partie action me parait plus ratée, en tout cas pas dans les mêmes attentes.
Paul Rudd est ce fameux homme-fourmi, capable de rétrécir à échelle microscopique grâce au costume fourni par Michael Douglas, sans doute grassement payé à flemmarder en théoricien du dimanche. Il rêve de revoir sa fille, mais est contraint de sauver le monde, de rencontrer un autre super-héros, et peut-être d'intégrer les Avengers lors d'une scène finale bouleversante de niaiserie.
On est là dans tous les défauts du film d'introduction, qui nous présente durant une plombe les personnages, pas forcément intéressants, quand ce n'est pas le méchant au charme de pneu crevé joué par Corey Stoll.
Malgré mes critiques assassines, j'avoue avoir bien apprécié le film, tant pour la légèreté de Paul Rudd et Michael Pena (qui joue le meilleur pote), ainsi que par l'introduction, située 25 ans plus tôt, où on voit un Michael Douglas rajeuni numériquement (période Wall Street). Il faut dire que le procédé est de plus en plus réussi, car l'illusion est parfaite, et l'acteur reste expressif.
Enfin, il y a les fameuses scènes avec Ant-man, où le rapport entre le son et l'image est vraiment travaillé par le gigantisme de ce que voit le personnage. Notamment le combat final entre Ant-man et le méchant qui passe par une piscine puis par la chambre d'une petite fille où le moindre jouet représente un objet mortel.
Peut-être que le film souffre trop de sa condition bâtarde pour n'être autre chose qu'un bon divertissement, mais il reste ça et là quelques bouts d'humour d'Edgar Wright, notamment une mouche grillée qui nous ferait presque regretter ce que Ant-man aurait pu (dû ?) être.