Ryota n’est pas devenu celui dont il rêvait. Écrivain plein d’avenir, couronné par un prix, il a perdu l’inspiration. En proie aux démons du jeu comme son père décédé, il s’en sort comme il peut avec une activité de minable détective privé. Aux yeux de ses proches, sa mère, sa sœur aînée, son ex-femme et Shingo, son fils de 11 ans, c’est une déception. Quand un typhon, le 24ème de l’année, s’approche des côtes japonaises.
Retour en terrain connu pour Kore-Eda, passé maître du métier à tisser et à découdre les ouvrages familiaux mêlant notamment fils et « pères » de ciseaux. Son approche entre douceur et amertume n’évolue guère mais demeure touchante par son semblant de simplicité. On y retrouve deux têtes connues – Kirin Kiki et Hiroshi Abe – déjà apparentés dans Still Walking du même réalisateur. Elle, veuve espiègle qui estime que se faire de nouveaux amis à son âge, ce n’est que multiplier les enterrements. Lui, marqué par les échecs de sa vie d’adulte, qui mise sur une tempête pour recoller les morceaux. Sa mère le compare au mandarinier de son balcon n’offrant ni fleurs ni fruits, mais dont les feuilles nourrissent les chenilles pour qu’elles deviennent papillons. L’absence du père et de l’argent, objet de perversion, sont au centre de leurs échanges amusants et incisifs. Alignant les aphorismes, ils incitent à la réflexion : Sommes-nous aujourd’hui celui que nous désirions être hier ?
8/10
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