Du sacré cinoche quand même. Avec de vrais personnages, de chair et de sang, qui ont du caractère, comme dit l’héroïne. Et un metteur en scène qui s’échine à ne pas tomber dans la facilité, à ne pas nous montrer ce qu’on a déjà vu mille fois. Le prologue est à ce titre somptueux : la scène d’anniversaire de tante Lucia qui n’a la tête qu’à ses souvenirs sexuels pendant que ses petits neveux font un portrait d'elle naïf et réducteur. C’est un cinéma qui fait des propositions, qui se cherche tout en étant sûr de lui. Ca vit, ça respire, on est au Brésil, à Récife, dans l’appart de Clara. Quel magnifique personnage que celui-là, on le suivrait au bout du monde. Ce qui ne veut pas dire qu’il n’est que vertu, au contraire, il est parfois sec, paternaliste avec sa femme de ménage, voire rigide avec ses enfants. Mais aussi, déterminé, sexuel, puissant. La caméra souvent mouvante de Filho, qui suit son visage dur et placide, froid et généreux, permet tout cela.