Le cinéma de Zack Snyder m’ennuie, profondément. Cela se veut être du divertissement. Mais c’est lourdement symbolique et psychologiquement bourratif, jusqu’à la nausée. Et cela ne s’arrange pas avec les films. Seul son tout premier long métrage, le très fun et glauque DAWN OF THE DEAD, trouve grâce à mes yeux ; simple et terriblement efficace, sur la forme comme sur le fond. Alors, lorsque Snyder a annoncé son ambition de retourner au film de zombie, je rêvais goûter à nouveau à ce délicieux cocktail qui avait jadis fait chavirer mon cœur de cinéphile adolescent, et ainsi, le temps d’un film, me réconcilier avec le bonhomme. Comme si, entre DAWN OF THE DEAD et ARMY OF THE DEAD, il n’y avait rien eu d’autre que la distance d’un amour de jeunesse perdu dans le temps.
Peine perdue. Snyder réussit à foutre en l’air un concept de départ pourtant bien barré (OCEAN’S ELEVEN sauce ZOMBIE, grosso modo) en le tartinant de psychodrame bien épais (la fille qui en veut à papa d’avoir tué maman, mais en fait pas vraiment...) et de dialogues au raz des pâquerettes aux traits d’humour affligeants. Le film pèse un quintal et se traîne sur 2h20 ; beaucoup trop pour un tel programme. Zéro tension. Zéro spectacle. Des séquences potentiellement spectaculaires (Dave Bautista qui défouraille à tout va, en sautant de table de jeu en table de jeu) filmées comme un reportage de Télématin. Snyder s’improvise d’ailleurs ici directeur de la photographie avec, pour résultat, un supplice visuel comparable à un décollement de la rétine au chalumeau.
Enfin, coté casting, ce n’est guère plus brillant, les acteurs étant le parfait reflet de leurs personnages ; ils sont là pour encaisser le chèque, point barre. Même Garret Dillahunt, pourtant très à l’aise dans les rôles de raclure, semble s’emmerder. Dans ce désert, Nora Arnezeder est la seule à réellement s’imposer par sa présence et son charme naturel.
A la lumière du ratage que constitue ce ARMY OF THE DEAD, il est évident que la réussite que représente encore aujourd’hui DAWN OF THE DEAD est à mettre au crédit de son scénariste, James Gunn.