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Mathieu Kassovitz est un cinéaste engagé. C’est le moins qu’on puisse dire. Après un léger Métisse et un très fort La Haine, son troisième film, Assassin(s) ne déroge pas à la règle.
Cette fois encore, Mathieu Kassovitz s’attaque à la société française et à ses médias. La forme du film n’est pas trop mal, le film est techniquement sans génie et souffre d’un rythme un peu anémique. Kassovitz prouve cependant encore sur quelques plans qu’il a un talent de mise en scène indéniable (comme la scène où la sitcom qui fait le fil rouge du film part complètement à la dérive) mais ces exemples sont trop rares. Mais le plus grave dans tout ça, c’est bien évidemment l’idéologie que Mathieu Kassovitz fait passer dans son film. Si on comprend bien, les gens deviennent indifférents à la violence autour d’eux à cause de la consommation élevée de télévision poubelle (les sitcoms AB, la publicité incessante…) et de jeux vidéo (Virtua Cop est clairement cité). Non seulement il est prouvé que c’est faux, mais de plus, cela se rapproche fortement des idées de l’association réactionnaire (en tout cas sur ce point) Familles de France, ce qui est assez gênant, vous en conviendrez. Les autres thèmes du film sont traités à la va-vite, comme la recherche du père et la solitude. On a vu beaucoup mieux, dans beaucoup de films antérieurs, malheureusement. Et comme le film n’est ni bien interprété, ni bien rythmé, ni même intéressant, il en devient très difficile de le conseiller à d’autres.
Assassin(s) est un film particulièrement raté, de par son idéologie nauséabonde et sa réalisation paresseuse. De plus, le message est assené avec une telle force qu’on ne peut qu’éprouver de l’aversion devant ce genre d’entreprise.