Assaut
7.5
Assaut

Film de John Carpenter (1976)

Après un film de fin d'études plutôt fendard, John Carpenter réalise enfin son premier vrai long-métrage en tant que metteur en scène, un western urbain pour ce grand fan du genre qui nous livre ici ni plus ni moins que son Rio Bravo. Sauf qu'ici, l'assaut se passe en pleine ville de Los Angeles, la prison est remplacée par un commissariat sur le point d'être fermé et les hommes de Burdette sont ici les membres d'un gang violent qui vont assiéger nos héros sans relâche. Dès lors, Carpenter va imposer son style, sa patte, sa manière d'opérer, aussi bien dans le schéma de son scénario que dans sa mise en scène...

Écrit, réalisé, monté et même orchestré par Carpenter, Assaut dévoile les prémices d'une filmographie épatante : musique électronique sombre et angoissante, huis-clos étouffant (une spécialité chez le réalisateur, un thème que l'on retrouvera dans bon nombre de films), acteurs pas forcément connus mais bien dirigés et atmosphère fantastique sont donc de mise pour un premier jet époustouflant qui a certes vieilli mais qui conserve en lui toute la force d'antan. On parle d'atmosphère fantastique et on a bien raison, l'ambiance dans laquelle baigne ce siège sanglant étant clairement surnaturelle, que ce soit pour les assaillants muets qui, tels des zombies, se font massacrer en masse pour leur objectif, ou pour le décor glaçant, presque coupé du monde, rappelant indubitablement La Nuit des morts-vivants.

Si le siège n'intervient que tardivement dans le métrage, il n'en est pas moins violent, l'ennemi invisible n'ayant pas vraiment de visage et étant constitué de barbares armés jusqu'aux dents qui flinguent le commissariat sans retenue, prêts à tout pour venger leur compagnon tué par un pauvre homme dont la fille a été elle-même assassinée par le gang. Réfugié dans ce commissariat inactif, il va entraîner ses quelques occupants (dont un policier, deux secrétaires et deux prisonniers) dans une coalition de dernier recours. L'intensité est à son comble durant la dernière demi-heure, Carpenter réussissant à ne jamais perdre le fil et à tenir le spectateur en haleine. Au final, si l'aspect général a quelque peu vieilli, Assaut reste un must en la matière et l'un des meilleurs films de son auteur, qui expose ici les débuts d'une vision nihiliste du monde contemporain.

MalevolentReviews
7

Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Les remakes cachés et Les meilleurs films de John Carpenter

Créée

le 16 avr. 2019

Critique lue 201 fois

Critique lue 201 fois

D'autres avis sur Assaut

Assaut
Sergent_Pepper
8

Requiem for a team.

Ecoutez plutôt : C’est un petit rythme sec, 6 coups narquois, méchants comme les 70’s en train de mourir. Un assénement teigneux, qui ponctue le ballet des voitures et le silence des gangsters...

le 1 oct. 2015

64 j'aime

4

Assaut
Gand-Alf
9

Alamo.

Grand fan de Howard Hawks devant l'éternel, John Carpenter, pour son premier vrai film professionnel ("Dark star" était un film de fin d'études), accouche d'une relecture contemporaine de "Rio...

le 23 janv. 2014

60 j'aime

Assaut
SanFelice
9

Les charmes d'Assaut

John Carpenter ne l'a jamais caché : c'est un réalisateur de westerns frustré. C'est absolument évident quand on regarde des films comme New York 1997 ou Vampires. Et c'est flagrant aussi dans...

le 20 mai 2014

58 j'aime

8

Du même critique

Wonder Woman 1984
MalevolentReviews
3

Tant qu'il y aura des hommes

Toujours perdu dans une tourmente de décisions visuelles et scénaristiques, de décalages et de tonalités adéquates, DC Comics se fourvoie une nouvelle fois dans un total manque de cohésion et par...

le 26 déc. 2020

67 j'aime

6

Dune
MalevolentReviews
5

L'Épice aux étoiles

Attendu comme le Messie, le Dune nouveau aura été languissant avec son public. Les détracteurs de Denis Villeneuve s'en donne à cœur joie pour défoncer le produit à la seule vue de sa bande-annonce,...

le 18 sept. 2021

43 j'aime

5

Kaamelott - Premier Volet
MalevolentReviews
5

Les prolongations

Il l'a dit, il l'a fait. Plus de dix ans d'absence, dix ans d'attente, dix ans de doute, une année de retard à cause de la pandémie. Kaamelott a marqué la télévision, de par son ampleur, son aura...

le 20 juil. 2021

39 j'aime

10