Astérix - Le Domaine des Dieux par Hugo Harnois
C’est une première pour tout le monde, ou presque. Louis Clichy réalise son baptême du premier film. Astérix prend du relief en inaugurant la 3D chez les Gaulois. Et Astier se lance dans l’animation, domaine qu’il affectionne tout particulièrement. Au contraire, la Gaule n’a pas changé car celle-ci résiste toujours à Rome malgré ses nombreuses attaques. Cette fois, César a la bonne idée de construire un domaine résidentiel cossu sur leur territoire afin de les séduire.
Il n’y a rien à redire sur ce point : Le Domaine des Dieux est certainement l’épisode le plus fidèle que la saga Astérix ait connue sur grand écran. Les dures années de labeur passées dans les studios Pixar ont sans aucun doute aidé Clichy (animateur de Wall-E et Là-haut) à soigner ses images ainsi que ses couleurs. En réussissant à conjuguer artisanat et modernité, l’esthétisme de son film tend vers une simplicité bienvenue qui donne à cette aventure un air de standard de l’animation.
Mais alors que l’on croyait que le ciel allait nous tomber sur la tête avec l’humour ravageur d’Alexandre Astier, nous nous sommes quelque peu abusés. Inutile de comparer sa version avec celle du modèle du genre (Chabat et son vénéré Mission Cléopâtre) car les deux ne jouent pas dans la même cour. Mais affirmons que le Roi Arthur ne s’est « contenté » que d’être au service de l’œuvre originelle, sans vouloir la dépasser. Certes le lyonnais a invité tous ses amis (Chabat, Deutsch, Astier, Morel, etc…) pour faire des doublures cocaces et plutôt efficaces, mais l’ensemble reste néanmoins trop sage et régulier.
Poser cependant notre regard sur un Astérix abandonné par son peuple et soumis à César fait froid dans le dos, car ce côté fataliste de la bande-dessinée n’était pas apparu au septième art depuis trop longtemps. Finalement, cet Astérix : Le Domaine des Dieux apporte bien un nouveau menhir à l’édifice de la légende gauloise.