ATOMIC BLONDE de David Leitch
Adaptation du graphic novel The Coldest City de Sam Hart et Antony Johnston, ce long métrage nous plonge dans le Berlin de 1989 peu de temps avant la Chute du Mur. On suit les péripéties de l'agent britannique Lorraine Broughton (Charlize Theron) qui est envoyé en mission par le MI-6 pour récupérer des informations sensibles. Somme toute assez classique, le scénario du film décrit une intrigue assez commune dans les films d'espionnage traditionnels avec au programme les habituelles usurpations d'identité, les trahisons, doubles jeux, enquêtes et autres retournements de situations, rebondissements etc... Ce qui rend le film particulièrement notable c'est son atmosphère.
Que cela soit à travers la direction artistique comprenant donc l'univers visuel du film, sa tonalité, ses couleurs, son ambiance. Mais aussi (et surtout) à travers la bande originale du film.
Composée essentiellement de morceaux cultes de la période, l'OST navigue en plein dans l'age d'or de la New Wave et de la Synth Pop à travers des tubes tels que Blue Monday de New Order (notons que dans le film il s'agit d'une reprise du groupe HEALTH) 99 Luftbaloons de Nena (reprise ici par Kaleida), Cat People de David Bowie etc... Non seulement la sélection est excellente mais surtout habile car elle rythme le film et sert de lien logique entre tous les événements qui s'y déroule. On est clairement pas dans une comédie musicale à la La La Land, ni dans un film musical conceptuel tel que Baby Driver et encore moins dans une cacophonie "gogol" à la Suicide Squad. C’est efficace et cela permet au film d'obtenir une identité très marquée, un semblant d'âme en quelque sorte.
Bien que le métrage soit vendu comme un "Jason Bourne" (et cela peut se justifier sur pas mal d'aspects) le film est assez bavard et prend son temps pour installer son histoire tranquillement. Il faut également souligner le festival de swag auquel nous fait assister Charlize Theron durant tout le film. Le personnage qu'elle incarne est assez archetypal et basique mais tellement badass!
Le style vestimentaire est complètement Eighties mais avec beaucoup de goût, des lunettes flashy, de superbes ensembles, des manteaux ultra classes... Un vrai défilé de mode dans le bon sens du terme qui a pour effet de donner de la personnalité et du charme à Lorraine tout en lui construisant une iconographie de très haute facture!
Pour finir en grand amateur de scènes de combat chorégraphiées je ne pouvais faire l'impasse sur les moments riches en action du film. Disséminés à travers le métrage lors de moments clés, ces séquences brillent par la brutalité, la vitesse et l'aspect viscéral qui.les caractérisent. Très habilement mise en scène et mettant l'accent sur une violence impactante et «réaliste», ces passages sont d'une barbarie inouïe par moments! L'héroïne est prête à tous les stratagèmes pour survivre et transforme tout ce qui est à sa portée en arme!! Sans concession et foutrement efficaces, ce florilège guerrier atteint son apothéose dans la scène de l'escalier qui est proprement anthologique! (Du mal à croire que c'est le même réalisateur du très mal cadré John Wick 1...!) Lorraine y est poussée dans ses derniers retranchements dans un combat qui la propulse au delà de ses limites.
Une beauté froide et sauvage, telle est la dénomination qui correspondrait le mieux à Atomic Blonde, un plaisir cinématographique à consommer sans modération!
PS : Achetez la BO! ;)