Alors qu'un jeune John Wick devait commettre maladroitement ses premiers meurtres et rêver d'avoir son premier petit chien, celle que la promotion du film a présenté comme son pendant féminin, l'agent Lorraine Broughton était déjà, elle, une espionne aguerrie au combat.
Dans un Berlin de 1989 sur le point d'être réunifié, notre Atomic Blonde se voit confier la mission de récupérer une liste supra-hyper-compromettante d'identités d'agents secrets au sein de laquelle se trouve celle d'un agent double méchamment recherché par tout le monde (et ça rajoute un peu plus d'enjeux surtout). Mais, à cette époque, Berlin est un nid d'espions internationaux qui veulent tous logiquement mettre la main sur cette fameuse liste...
Et, nous, spectateurs, qui nous attendions à voir débouler une sorte de John Wick au féminin jouissif, allons devoir subir pendant plus d'une heure un thriller d'espionnage horriblement banal perdant son temps à mettre en place une galerie de personnages tous aussi creux les uns que les autres et qui, on le sait par avance, seront amenés à tous se trahir à un moment ou à un autre.
Alors, à quoi se raccrocher pendant les deux premiers tiers du film ? Aux scènes d'action ? Nope, désespérément rares et banales. À une sorte d'esprit décalé sorti tout droit de la meilleure musique des 80's ? Re-nope, les tubes ô combien sympathiques de l'époque ne sont là que pour dynamiser des scènes qui ne vaudraient pas grand chose sans eux, le procédé est bien trop superficiel pour convaincre ni même séduire. Aux acteurs ? Pour Charlize Theron, elle apporte à cette héroïne un charisme indéniable, et à l'énergie communicative de James McAvoy, on sera tenté de dire oui. Cela dit, ça reste une raison très faible d'être réellement accroché par cette "Atomic Blonde" mais arrive alors la dernière partie qui va enfin faire décoller le film...
En fait, il faut attendre que tous les personnages aient révélé leur véritable nature pour qu'enfin le film se libère de son intrigue faussement complexe et nous balance en pleine tête une baston absolument géniale filmée en plan-séquence dans l'escalier d'un immeuble. Dès lors, "Atomic Blonde" semble sortir de sa torpeur et devient l'actionner jubilatoire qu'il aurait dû être depuis le début et le restera jusqu'à sa conclusion malgré quelques rebondissements/passages obligés qui tournent désormais à vide. Ce ne sera certes que 30 minutes sur une durée de 1h50 mais cette dernière demi-heure aura le mérite de ne pas nous faire trop regretter le déplacement.
Ceci étant dit, on n'en réclamera pas un "Atomic Blonde 2" pour autant, on préférera plutôt attendre sagement un troisième épisode de l'ami "John Wick" qui, lui, ne nous a jamais déçu.