Un jeune délinquant est accusé à tort, plutôt pris comme un bouc émissaire, de deux attentats à la bombe commis par l'IRA. Lui, son père et deux de ses connaissances seront envoyés en prison alors qu'ils n'ont rien fait, et il faudra un combat de 15 ans contre la justice, ainsi que l’opiniâtreté de son avocate, pour que justice soit rendue.
Le film démontre par A+B la terrible machine judiciaire qui se met en marche, et cherche un coupable idéal, incarné par l'excellent Daniel Day-Lewis, dont les 15 ans ne se voient pas vraiment par des maquillages, mais par le fait que ses cheveux longs soient plaqués en arrière. Cette petite idée rend aussi compte de son évolution personnelle où de chien fou voleur de cuivre sur les toits de Belfast, il va se responsabiliser et devenir en fin de compte le parent de son parent. Magnifiquement joué par Pete Postlethwaite, c'est une excellente idée de casting dans le sens où son visage émacié pourrait le rendre dur, violent, mais c'est un père très gentil, que la maladie affecte, et qui va se retrouver dans cette prison, dans la même cellule que son fils, pour régler leurs comptes et tout ce qu'ils n'ont jamais pu se dire. Quant à Emma Thompson, qui intervient surtout dans la dernière partie, c'est une avocate comme on en rêverait, qui reçoit sans arrêt des croche-pieds de la justice, comme si elle voulait entraver la bonne procédure, et donne la pleine étendue de son talent lors du procès final, où on sent une grande tension de la part de tout le monde.
Jim Sheridan a concentré le film non pas sur les quatre terroristes présumés, mais l'a recentré sur le père et le fils, et ça donne des moments vraiment touchants, où ce dernier prend conscience de la mortalité du premier, et que l'honneur familial est en jeu. Il garde en lui cette colère, mais prend du plomb dans la tête.En fin de compte, l'IRA n'est qu'un prétexte, pour mettre en lumière les errements de la justice britannique, et ça donne quelque chose de très émouvant, où le combat continue.