Je me suis intéressé à ce film à cause de la présence de Daniel Day Lewis. Je n'ai pas été déçu. Sur ce point. Pour le reste, on sent bien qu'on est dans un film à oscars : des violons, du social, et même une histoire de papa et de son fiston.

Le scénario est sans doute une belle retranscription de cette époque sombre. Encore que c'est probablement exagéré ; j'ai un peu de mal à croire que les anglais étaient tous aussi méchants à cette époque là (pas un seul gentil !). Le personnage principal est sympathique à la fois par sa folie et sa naïveté mais manque un peu de substance. Malheureusement les conflits n'abondent pas vraiment et au-delà du constat historique il n'y a pas grand chose à se mettre sous la dent. Là où ça devient intéressant, c'est cette demi heure en prison. Hélas les défauts d'écriture ressurgissent très vite car c'est là qu'on voit à quel point le peu d'approfondissement des personnages du père et du fils fait défaut à la narration ; entendez par là que les deux bons hommes se disputent et se réconcilient trop facilement. Le film se termine en apothéose facile et attendue (j'ai un peu ri en voyant la note "attention, ne pas montrer à la défense" ; c'est ce qu'on appelle une très grosse ficelle). Un scénario sans surprise, quoi.

La mise en scène est classique. Jim Sheridan est un peu forcé d'aller vite pour raconter tout ce qu'il a à raconter, du coup le montage est un peu trop rapide. Ceci dit, il parvient à créer une certaine tension, de même qu'avec tout ce qu'il a à dire, il n'ennuie jamais son spectateur. En fait, le problème est dit : le film est trop bavard, trop de thématiques sont brassées, aucune n'est vraiment abordée entièrement. Au final, ce film ne raconte pas grand chose (paradoxalement) et le discours est simpliste. Mais Jim sauve les pots. Daniel aussi. Déjà à son jeune âge il démontre qu'il est une valeur sûre de sa génération. C'est d'ailleurs étonnant qu'on l'ait vu si rarement au cinéma depuis ses débuts. Quelqu'un de discret dans ses choix et qu'on prend plaisir à retrouver, à redécouvrir à chaque nouveau film auquel il participe.

Bref, 'Au nom du père' est un film gentil, qui se laisse regrader sans problème, mais oubliable à cause du trop grand nombre de sujets abordés et donc du manque d'approfondissement d'un sujet.
Fatpooper
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le 25 févr. 2013

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Fatpooper

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