"In the Name of the Father" revient sur l'histoire de Gerry Conlon, un voyou irlandais au mauvais moment au mauvais endroit, inculpé à tort pour un attentat à la bombe en 1974. Toutefois, le film prend de larges libertés avec les faits historiques (ce qui fut d'ailleurs allègrement reproché à Jim Sheridan). Et pour cause, ce qui intéresse le réalisateur n'est ni les attentats, ni l'enquête ou les procédures judiciaires, mais la relation entre Gerry Conlon et son père, accusé de l'avoir aidé.
Le film se centre ainsi sur les échanges tendus entre Daniel Day-Lewis et Pete Postlethwaite, tous deux excellents. En particulier Day-Lewis, particulièrement imprégné de son personnage et reprenant l'accent nord-irlandais. Le fils raté n'est jamais à la hauteur de son père, et va se retrouver pris malgré lui dans un engrenage qui le broiera, mais lui donnera aussi l'occasion de se reconstituer, ainsi que sa relation avec son père, plus sérieux et spirituel mais aussi plus faible physiquement.
On y verra ces deux innocents écrasés entre deux systèmes implacables. D'un côté, les Britanniques brutaux, arbitraires, et intransigeants envers les Irlandais, de l'autre, l'IRA et sa culture de la violence, la haine et la vengeance. Ce qui donnera lieu à des séquences policières et surtout carcérales plutôt intenses.
Entre drame familial et film de prison, "In the Name of the Father" est donc un point de vue intéressant sur la guerre civile irlandaise, et un coup de poing sur une affaire judiciaire assez scandaleuse.