J'ai beaucoup pensé à "The Black Narcissus" durant le film, même si les thèmes principaux ne sont pas vraiment les mêmes ni traités de la même façon.


Ce que j'apprécie dans le scénario, c'est que tout tourne autour de ce personnage principal, sœur Luke, et de ses doutes. Un personnage à caractère simple en somme, qui est construit avec jusqu'au-boutisme. Ensuite, il y a l'aspect documentaire, puisqu'on découvre en même temps qu'elle cet univers du couvent en premier, puis celui du Congo. les différents rituels sont retranscrits ici avec beaucoup de simplicité, sans jugement. Ce n'est pas un film sur la religion, mais plutôt sur le dévouement, sur les convictions, sur le devoir. On ne dit pas que l'un est bien l'autre pas bien, juste que chacun doit trouver sa voie.


Ce que j'ai regretté, c'est que tout aille si vite. Les auteurs auraient peut-être dû ne se focaliser que sur un seul lieu et l'exploiter plus longuement, en donnant plus de corps à chaque scène. Au lieu de ça, nous sommes entraînés dans un rythme endiablé que seul le plan final vient stopper. Ce n'est pas dérangeant dans le sens où l'on aurait l'impression que l'on rate des choses, non en l'état, tout est dit. C'est plus une question d'exploitation des situations et des personnages. D'ailleurs, d'autres personnages auraient pu sortir du lot.


La mise en scène est assez juste. Les scènes ont beau être courtes, l'auteur prend le temps d'installer chaque plan et de donner une signification pertinente pour la plupart. Il faut aussi dire que beaucoup de scènes ne sont jamais que des dialogues et que de simples champs et contre-champs permettent de visualiser. Il n'empêche qu'au travers de cette simplicité formelle ressort quelques plans marquants, quelques séquences aussi (la mort inattendue). Les acteurs sont très beaux ; Audrey est touchante (et belle) dans ce personnage maladroit ; les seconds rôles sont bien distribués également : Peter Finch, que j'avais découvert dans "The legend of Lylah CLare" m'a une fois de plus ravi. Enfin, ce qui m'a surpris, c'est que le film passe aussi facilement malgré qu'il dure 2h30. J'ai mis du temps à me décider à le voir à cause de ce paramètre, j'étais d'ailleurs hésitant à le regarder ce soir au vu de ma fatigue, et pourtant je n'ai ressenti aucune faiblesse durant le visionnage.


Bref, un film bien rythmé malgré un sujet et une durée qui me laissaient présager le pire.


Bonus : http://image.noelshack.com/fichiers/2015/51/1450428059-the-nun-s-story.jpg

Fatpooper
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le 4 janv. 2015

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