*SPOILER* *SPOILER* *SPOILER*
Un polar découpé en deux parties distinctes où l'avocat Paul Biegler (James Stewart) tente d'innocenter le Lieutenant Frederick Manion du meurtre du violeur de sa femme, en faisant passer son acte pour de la démence au moment des faits.
Ainsi dans la 1ère partie, l'on voit le travail préparatoire de l'avocat pour mener à bien sa plaidoirie en cours d'assises. Il investigue comme un détective afin de recueillir suffisamment de preuves à décharge pour préparer au mieux l'heure du procès.

La seconde partie est la pièce centrale du film. Chaque avocat tient à merveille son rôle. Là aussi il y a deux parties distinctes; celle où Paul Biegler laisse la partie civile exposer les faits tout en semblant être "ailleurs". Cela vient en totale opposition avec la 2ème partie du procès dans laquelle Biegler monte au créneau.
Alors que dans le 1er acte au tribunal, l'avocat de la partie civile n'a de cesse d'objecter les questions de Biegler envers les témoins. Dans le second acte c'est l'inverse qui se produit donnant à l'ensemble de la scène une profondeur d'action. Car ici l'on doit statuer sur un homicide, pas d'une querelle domestique. Ainsi, James Stewart et George C. Scott (assistant de l'avocat général de la partie civile) se rendent coups pour coups dans leur plaidoirie respective. Grand moment du film.

En revanche, ce que l'on ne sait pas - ou du moins dit en filigrane - c'est de savoir si Laura Manion (la femme de l'accusé) a réellement été violée. Car c'est quand même de là que part le meurtre du présumé violeur par son mari le Lieutenant Manion. Ainsi, toute l'intrigue qu'a tissée Otto Preminger dans Anatomy of a Murder repose sur les qualités de rhéteurs des avocats défendant la cause de sa partie. Laquelle au final donne raison à la défense. De facto, là où est la force principale de ce film réside non pas sur la cause originelle du procès mais sur l'accentuation de ses points périphériques; autrement dit sur ce qui englobe la névralgie, à savoir le viol. *SPOILER* *SPOILER* *SPOILER*

Otto Preminger signe là un de ses tous meilleurs longs métrages.
Un film noir qui est dépeint avec des touches disséminées d'humour, une victime de viol quelque peu légère et frivole, des plans rapprochés lors du procès pointant les moments cruciaux, des acteurs jouant excellemment leur rôles respectifs, un avocat (James Stewart) alternant le détachement et l'extrême implication.
Tous les ingrédients sont ici réunis pour faire de ce Anatomy of a Murder un des modèles du genre.

Clin d’œil: James Stewart assis à coté de Duke Ellington en personne à la 50ème minute, énorme ! Le Duke jouant du piano dans un espèce de bar-restaurant. Une scène brève mais qui réunit une star du cinéma et un des plus grands musiciens/jazzman du XXè siècle. Rien que ça.
lehibououzbek
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le 19 janv. 2014

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