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Tout ce qui est noir attire Ava. Un chien errant, les cheveux d'un beau gitan, l'intérieur d'un blockhaus, une cécité annoncée.
Ava va être aveugle, mais elle semble s'en moquer : elle veut vivre, et dire la vérité. Sa franchise va donc parfois sembler cruelle, son comportement bien peu raisonnable et très égocentrique : Ava obtient ce qu'elle veut, elle dérobe ce qu'elle désire.
Par une sombre alchimie, Ava, promise à ne plus voir, nous donne une leçon de clairvoyance solaire. Il faut jouir et il faut danser : cette scène incroyablement osée où un personnage danse sur une musique extra-diégétique qu'il n'entend pas - et en plus il s'agit d'un morceau d'Amadou et Mariam, musiciens aveugles !
La mise en scène de Léa Mysius, même si elle comprend parfois quelques maladresses, fait souffler dans le film un vent de liberté ennivrant : rêves bizarroïdes et effets spéciaux très voyants, direction d'acteur sur le fil et frénésie gitane.
Ava s'impose comme un nouveau "premier film français qui révèle une jeune réalisatrice", après Grave et avant Jeune femme. On a envie que ce cela ne s'arrête jamais.
Créée
le 21 juin 2017
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