Quoi ? Comment ? Un vilain robot veut anéantir le monde ? Encore ?!

Après une Phase 2 en grandes pompes avec les excellents Iron Man 3, Thor : Le Monde des Ténèbres et Captain America : Le Soldat de l'Hiver, voilà que débarque comme il était prévu Avengers : L’Ère d'Ultron. Le second grand film chorale du MCU peut-il s'imposer aux côtés de son aîné sorti en 2012 ?

Malheureusement non. En effet si la principale qualité de Avengers était de réunir ces super-héros pour combattre la menace, L’Ère d'Ultron ne fait que reprendre ses grandes lignes sans les étoffer et pire offre même un divertissement bien trop aseptisé qui sous quelques bonnes idées d'écriture passe globalement à côté de tout ce qui aurait pu être pour lui une vraie force de narration.
Avec un grand méchant robotique visiblement doué de conscience mais qui malheureusement ne souhaite qu'une chose : anéantir l'humanité, le film perd progressivement en profondeur. Le véritable soucis du métrage étant de toute façon l'exposition bien trop expéditive et basique de cette nouvelle menace. Là où d'autres réalisateurs ont su nous proposer des antagonistes plus complexes, Joss Whedon se borne à servir le strict minimum.
Le strict minimum oui car l'autre énorme problème du long-métrage c'est qu'il ne s'adresse qu'à un seul public, celui des fans. Hors tout objet cinématographique qui fait office d'adaptation, que cela soit de livre, de jeux-vidéos ... etc, doit être dans la capacité de pouvoir parler à divers public, et notamment aux néophytes. Si bien que si l'on n'a pas lu un comics ou deux, si l'on est également passé à côté d'un ou deux films reliés aux Avengers, les éléments que l'on nous envoi à la figure dans L’Ère d'Ultron se révèlent parfois étranges et dénués de sens. On en ressort d'ailleurs avec un sentiment de frustration assez désagréable. De plus le film passe à côté de thématiques intéressantes et qui auraient pu être un vrai fil conducteur, faisant de lui autre chose qu'un simple divertissement obèse pour public déjà au parfum. Exit l'idée de parler plus en profondeur de l'intelligence artificielle par exemple, autant dire qu'il est très frustrant de voir s'envoler ainsi au fur et à mesure toutes les bonnes idées effleurées.

La principale qualité du film finalement c'est peut-être sa démarche de vouloir nous en montrer plus sur la psychologie des personnages. Notamment ceux qui n'ont pas encore eu droit à leur film en solo. L'introduction des deux nouveaux héros, Scarlett Witch et Quicksilver aka les jumeaux Maximov, vient donner un petit goût de nouveauté, d'autant plus que les deux personnages se révèlent très intéressants et campés par deux acteurs de choix. Elizabeth Olsen s'avère excellente dans son interprétation et parvient à insuffler à son personnage une vraie personnalité.

Ce qui résulte finalement de ce nouvel Avengers, c'est qu'il s'avère bien loin de son potentiel. Quel dommage quand on voit le nombre de pistes qu'il y avait à prendre pour faire un film, non pas à la hauteur du premier, mais néanmoins plus intéressant que cette pauvre chose finalement creuse et qui tente de sauver les meubles en intégrant une dramaturgie nécessaire mais jamais exploitée à fond. Dommage ...