Parmi la génération dorée de cinéastes mexicains, on trouve notamment Del Toro et Cuarón, que j’estime grandement, ainsi que… Iñárritu.

Un autre talent parait-il, et qui s’est notamment illustré au travers d’un trio de films pouvant être regroupés sous la bannière de thématiques communes ; le dernier en date s’intitule Babel, et bien que sceptique au départ j’ai enfin pris le temps de découvrir l’univers propre à Iñárritu, soit le récit de drames humains différents, mais pourtant infiniment reliés entre eux.

Et bien que ce ne soit pas ma première expérience en terme de narration non linéaire, tels qu’avec les moins fins Pulp Fiction et Sin City, force est de constater que Babel est particulier ; il y a d’abord la direction, il faut le reconnaître, talentueuse d’Iñárritu, mais les transitions brusques entre intrigues ne m’ont pour leur part pas convaincu.

Pas de quoi fouetter un chat, la mise en scène du cinéaste étant parfaite, mais l’ensemble ne transcende pas ; question de goût probablement.

Dans un même ordre d’idée, la BO pourtant récompensée de Gustavo Santaolalla ne m’a pas autant transporté qu’escompté, et que dire du potentiel dramatique côté scénario : sans pour autant faire dans le sensationnel, il y a une sorte d’effet de trop devant une telle accumulation de crise physique comme émotionnelle de l’être humain, les protagonistes étant confrontés à un large éventail de situations peu enviables.

Il subsiste d’ailleurs une inégalité d’attrait entre les diverses intrigues, certaines étant par exemple plus convenues, cousue de fil blanc ou encore légères en terme de cohérence (Santiago et Amelia) ; en somme la sauce prend difficilement, et la durée peu négligeable du long-métrage n’arrange guère le tout, fort de nombreuses longueurs propices à l’ennui.

Heureusement, la mise en scène réussie d’Iñárritu sauve le tout, au même titre qu’un casting excellent (Brad Pitt, Adriana Barraza ou encore Rinko Kikuchi…), de quoi laisser penser que Babel avait l’étoffe de faire bien mieux… quel dommage.

Une petite déception donc, mais le cinéaste mexicain se fend là d’un long-métrage globalement réussi, aussi il convient de recommander le visionnage de cette œuvre ô combien singulière, brillante de par le recoupement intelligent de ses intrigues.
NiERONiMO
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le 16 déc. 2014

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