Baby Boss
5.6
Baby Boss

Long-métrage d'animation de Tom McGrath (2017)

Vous voulez mon avis ? Oui ? Non ? Vous l’aurez quand même. Alors autant être franc. Le pitch semblait sympa, très sympa car il faut se rendre à l’évidence : on fait de moins en moins de bébés et on a de plus en plus d’animaux de compagnie (en l’occurrence les chiots, que certaines personnes n’hésitent pas à abandonner ensuite parce que ça fait des bêtises, ça grandit, ça perd les poils, ça devient encombrant, etc, etc…). Bon, il faut dire que par les temps qui courent, il est de plus en plus difficile de promettre un avenir à notre chère descendance…
L’idée du businessman en couche-culotte infiltré au sein d’une famille désireuse de s’agrandir constitue cependant la vraie bonne idée. Et j’étais déjà ravi que le logo Dreamworks soit transformé en mobile. Vous savez, ces appareils qu’on accroche au-dessus des lits à barreaux… Seulement voilà : je sentais un piège. Un gros piège ! La tapageuse promo médiatique, la bande-annonce qui passait en boucle dans les salles obscures… Tout a été fait pour provoquer le succès de cette nouvelle production.
Le public ne s’y est guère trompé : que ce soit aux States ou en France, le nombre d’entrées n’a cessé de baisser au fil des semaines, et ce dès la première semaine d'exploitation. Et je vais vous dire pourquoi, du moins selon mon point de vue.
Ce dessin animé est totalement barré. Pour un film au propos moralisateur et qui avait matière à donner à réfléchir, c’est même un peu trop fou. Oh je sais bien que l’animation permet les scénarios les plus dingues : à condition qu’il y ait un minimum de construction. Et dès les premières minutes, une question est venue me tarauder très rapidement : pourquoi Baby Boss échoue dans une famille qui… n’a pas de chien ??? C’est totalement contradictoire avec la mission énoncée dans la bande-annonce : il doit comprendre pourquoi l’amour envers les bébés se reporte sur les chiots ! Oups ! Déjà un gros raté de ce côté-là, et je m’étonne que personne ne s’en offusque.
Ensuite le déroulement va un peu trop vite en besogne et bénéficie de facilités scénaristiques, flagrantes quand tout s’accélère pour déplacer l’intrigue à Los Angeles (finalement n'importe qui peut prendre l'avion, et en toute facilité en plus). Là ça frise le ridicule. En revanche, la mission de Baby Boss terminée, là ça traîne en longueur en multipliant les détails.
Bon enfin. Ce sont les choix du scénariste… Oui il n’y en a qu’un ! Peut-être aurait-il mieux valu qu’il soit secondé, au moins ce quelqu’un de plus aurait pu pointer du doigt les faiblesses du scénario. Quoique c’est à double tranchant.
Cela dit on en est là, et il faut faire avec. Enfin nous les adultes, devons faire avec. Si encore nous avions de quoi nous marrer franchement… Oh il y a bien quelques scènes drôles, mais "Baby Boss" conviendra surtout aux plus jeunes d’entre nous. Il n’y a pas à dire, les studios Dreamworks s’éloignent de plus en plus de la grande maîtrise qu’ils avaient montrée pour "Dragons" et "Kung Fu Panda", pour ne citer qu’eux.
Sinon c’est rythmé, ça il n’y a pas à dire. L’évolution entre les deux frères est assez bien vue, et j’ai quand même particulièrement aimé le contraste de la vitesse à hauteur des gamins avec celle du point de vue des parents. Ouiii, un vrai bon point ! L’animation est bonne, le doublage l’est aussi, bien que le dessin des arbres et des voitures soit un peu trop grossier.
Pour finir, on notera quelques références cinématographiques : ça commence avec "Men in black" avec le costard-cravate noir de Baby Boss, et ça continue avec le flashouillage des souvenirs. Entre temps, on remarquera un petit clin d’œil à la série "L’homme qui valait 3 milliards" des années 70 : c’est bref, mais on entend le timbre de musique phare de la série lors d’un grand saut. Seuls ceux qui connaissent la série repèreront ce clin d’œil.
Finalement, la bande-annonce est plus sympa que le film en lui-même. Et ce sont pas les deux scènes de fin (une au milieu du générique, l’autre au bout du bout du générique) qui changent la donne. Il va falloir hausser le niveau si les studios Dreamworks ne veulent pas que "Baby Boss 2" tourne au fiasco. Eh oui, il est attendu pour 2021…

Stephenballade
5
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le 13 avr. 2020

Critique lue 110 fois

Stephenballade

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