Il y a une collection de disques qui s'appelle Rockabye Baby ! dont le principe est de reprendre des standards du rock sur le mode de la berceuse pour bébés. Le nouveau film d'Edgar Wright repose un peu sur le même principe.
Soit un gigantesque fourre-tout qui mélange pèle-mêle Drive, Reservoir Dogs, Hudson Hawk, True Romance (entre autres influences) et les régurgite en une resucée fadasse destinée à stimuler comme un gros hochet clinquant et bruyant un public prépubère. Prise de risques minimum pour un réalisateur qui se repose paresseusement sur l’idolâtrie dont il bénéficie auprès des geeks fans de sa sympathique mais inégale trilogie Cornetto.
Alors que son pitch et sa séquence de poursuite en ouverture promettent un film pied au plancher, Baby Driver passe son temps à caler. Le casting est excellent MAIS la direction d'acteurs est au point mort, à l'image de Kevin Spacey, ici en service minimum. Le film lorgne entre la parodie de Drive et la love story sanglante façon Tarantino MAIS il n'est jamais ni drôle ni intense. Le scénario se veut enlevé et rock n' roll MAIS il ne fait qu'accumuler les invraisemblances et nous donne à suivre des personnages bien fades. La B.O. est riche et de qualité MAIS à force d'accumuler les plages musicales le film prend rapidement des airs de compil' clipée qui, à tout le temps vouloir avoir l'air cool, ne l'est plus tant que ça.
Bref, chaque qualité a systématiquement son pendant négatif, qui finit toujours par la dominer.
Alors tout est loin d'être à jeter : Wright sait tenir une caméra et fait preuve d'une belle énergie dans sa réalisation (même si ça sent souvent l’esbroufe), Lily James est assez touchante dans sa ressemblance avec Elisabeth Shue, Jon Hamm a droit à quelques plans qui claquent bien...
Mais dans l'ensemble, et comme son titre l'indique, ce film très poseur est quand même plutôt pour les bébés.