Un an après les évènements relatés dans "Babysitting",Franck,devenu auteur de BD à succès,part en vacances au Brésil avec sa fiancée Sonia et leurs potes Sam,Alex,Ernest et Estelle,dans le club ultra-écologique dirigé par son futur beau-père.Mais une excursion de la joyeuse équipe va mal tourner et provoquer des catastrophes en série.Tourné dans la foulée du triomphe du film précédent,genre "battons le fric pendant qu'il est Lacheau","Babysitting 2" s'est fait méchamment désosser,de manière imméritée.C'est certes un peu inférieur à l'original,mais ce mix entre "Very bad trip" et "Les bronzés",avec la présence de Christian Clavier en guise de trait d'union,accomplit parfaitement le job en tant que comédie régressive délirante.Philippe Lacheau est toujours le moteur de l'entreprise en étant réalisateur,scénariste et acteur vedette,retrouvant Nicolas Benamou à la co-réalisation et le même Benamou ainsi que l'acteur Julien Arruti comme co-scénaristes,tandis que tous les comédiens principaux reprennent leurs rôles.Il y a des facilités dans un script pas toujours novateur qui pioche ses influences un peu partout,mais l'assemblage tient la route et les séquences hilarantes se succèdent à un bon rythme,dopées par la folie furieuse de protagonistes particulièrement crétins,d'autant que les gags et les vannes s'affranchissent régulièrement du bon goût et du politiquement correct,brocardant sans pitié le couple,l'écologie,le tourisme,l'homosexualité et surtout la stupidité et l'hypocrisie humaines.Et quand les auteurs font mine de sombrer dans le pathos bien-pensant,c'est immédiatement désamorcé par la scène suivante qui réduit en cendres le moment de guimauve qui a précédé.Les acteurs sont bien choisis et sont pour beaucoup dans l'énergie et la drôlerie que dégage le film.Philippe Lacheau excelle dans son emploi de type un peu lâche débordé par l'incontrôlable connerie de ses amis Sam,dragueur compulsif éternellement en quéquette,euh en quête plutôt,d'un coup à tirer,que Tarek Boudali incarne magistralement,Alex,idiot à la limite de la déficience mentale à qui Julien Arruti confère une inquiétante crédibilité,et Ernest,le boulet souffre-douleur vivant dans l'inconscience,joué par un Vincent Desagnat qui lui apporte sa maestria coutumière.Les filles sont en retrait mais la beauté des comédiennes,qui se baladent en permanence en maillot de bain,donne un côté sexy-glamour à l'ensemble grâce à Alice David et Charlotte Gabris,rescapées du premier film,même si la seconde en rajoute trop dans le vulgaire,ainsi qu'à Elisa Bachir Bey et Elodie Fontan,laquelle est devenue depuis l'égérie et la compagne de Lacheau.Christian Clavier est comme d'habitude impérial en faux-jeton cossu victime des dégâts causés par Franck et ses copains,relayant dans cet emploi son ami Gérard Jugnot qui était dans "Babysitting",comme si la bande à Fifi,au-delà de l'hommage aux anciens et de la prise de relais,voulait "tuer le père" que symboliserait la bande du Splendid.Les seconds couteaux sont également de grande qualité,de Jérôme Commandeur en inspecteur écolo béat à Valérie Karsenti qui est son épouse infidèle,jusqu'à Jean-Luc Couchard dans son habituel numéro de grande gueule agressive ou Jean-Michel Correia,le gangster Gimenez du feuilleton "Un si grand soleil",qui parvient à imprimer la pellicule en une seule petite apparition en vigile d'aéroport.Et puis il y a la révélation de l'incroyable Valériane de Villeneuve,une inconnue qui déchire l'écran en mamie déchaînée et mal embouchée.