Margot,


Sans doute que beaucoup d'actrices actuelles ont envié tes débuts fracassants au cinéma, devant la caméra de Scorsese. C'est vrai que tu n'as jamais été aussi ravissante et belle (et dénudée, je ne suis qu'un homme faible) que dans Le Loup de Wall Street, qui a aussi, bien sûr, beaucoup d'autres qualités...


La suite est honorable, avec déjà quelques autres classiques, comme Once Upon a Time in... Hollywood, du film sérieux qui pense très fort comme The Big Short, le Casse du Siècle, où tu ne fais pourtant qu'une brève apparition, ou plus personnels tel Moi, Tonya.


Mais là, Margot, quand je constate que tu figures dans deux (déjà !) des films les moins réussis de 2020, j'ai envie de pleurer et que tu me prennes dans tes bras pour me consoler. Car avec toute la bonne volonté du monde (et ta présence à l'écran), il est quand même difficile de pouvoir trouver son compte dans des choses comme Scandale ou ce Birds of Prey...


Car c'est bien pour celui-là qu'on est là, Margot. Même si ces deux "oeuvres" forment un curieux diptyque, qui a tout de l'hypocrite et du bassement mercantile, sur la condition de la femme dans la société du spectacle et des médias.


Je suis désolé de te le dire, chère Margot, mais ce que tu nous vends comme une Fantabuleuse Histoire d'émancipation, ça ne vaut pas un clou.


Pas que je condamne un film de gang de filles, qui aurait pu être pas mal s'il n'avait pas été abordé par dessus la jambe, mais quand même, qu'est-il arrivé sur le plateau de tournage pour que t'en arrives là ?


A moins que cela n'ait foiré dès le scénario ? Possible, car autant de paresse intellectuelle, cela devrait être poursuivi devant les assises, si tu veux mon avis. Car on ne devrait pas oser filer un tel script dénué d'intérêt, incohérent et bouffant à tous les râteliers.


La 20th Century Fox a braqué le box office avec Deadpool ? Chouette, on va donc en emprunter la narration en voix off et ventiler les séquences, car ça fait djeun's et trop cool. Sauf que Cathy Yan et ses acolytes montent tout cela avec les pieds, dans un n'importe quoi assez sidérant et surtout gratuit.


Même topo pour l'humour, mais manque de bol : ce qui marche avec un héros méta et désinvolte finit par voler au ras des pâquerettes et, tout simplement, consterner. J'aimerais bien d'ailleurs connaître le point de vue des éternels blasés des films Marvel... S'ils ne se sont pas étouffés devant le triste spectacle. C'est dire le niveau.


Enfin, tapiner du côté de Shane Black, en mode "j'ai rien compris", pour nous refourguer une sale moutarde que tu as perpétuellement envie de baffer, et qui ressemble plus à la petite protégée de Catwoman, c'est plutôt casse pied...


Et passe encore, Margot, que l'alibi féminin(iste) soit doublé d'un souci de colorisation constant totalement artificiel, allant jusqu'à inviter au sein des Birds of Prey des personnages qui n'ont rien à y faire.


Mais le plus lamentable, Margot, c'est que tu figures dans un film DC qui, en guise de Fantabuleuse Histoire d'émancipation, nous refile un truc flashy, criard et vain qui adresse un véritable doigt d'honneur à chacun des personnages invités au massacre.


On se demande même parfois si ta scénariste, Christina Hodson, a même mis la main sur un quelconque comics avant d'écrire un tel gloubi boulga indigeste, ridiculisant Black Mask, cabotiné par un Ewan McGregor en roue libre avec du khôl sous les yeux dans certaines scènes, ou faisant de Zsasz un homme de main grimaçant et péroxydé. Quant à Huntress, Renee Montoya ou encore Cassandra Cain, je préfère ne pas en parler, tellement chacune de leurs apparitions leur fout un peu plus la honte. Tellement leur caractérisation et leur fonction sont aux antipodes de leur source papier.


Birds of Prey n'affiche donc aucun respect du matériau qu'il adapte, un comble, Margot, surtout quand Warner semblait vouloir reprendre des couleurs en osant la noirceur de son formidable Joker en en restituant l'esprit et l'essence. Mais là, tu comprendras bien que devant un tel accident industriel, devant tant d'inanité, de couleurs criardes, de bêtise, d'humour crétin et d'hypocrisie, que tes seules apparitions ne suffiront pas à me persuader de chanter les louanges du film...


Bon allez, c'est bien parce que c'est toi, Margot, je vais donc préciser que ta Fantabuleuse Histoire, c'est quand même mieux que cette immonde tâche de vomi qu'était Venom. Mais c'est juste pour te faire plaisir et parce que je ne peux rien te refuser, ma Belle.


Et puis bon, c'est pas bien difficile non plus de faire mieux que Venom.


Behind_the_Mask, la face cachée de Margot.

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le 5 févr. 2020

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