Black Panther par Kroakkroqgar

SPOILER

'Black Panther' se démarque des autres récits des studios Marvel par son propos très politique. Les problématiques du Wakanda à l'échelle internationale font écho avec la politique américaine et européenne des dernières années : "Wakanda first", gestion des migrants, politique militaire américaine à l'étranger. Le final va même plus loin, en mettant en scène la guerre fratricide qui ravagent l'Afrique depuis des décennies. Dommage que la mort de Killmonger tait un débat qui appelait au consensus. L’œuvre n'est évidemment pas subversive, mais le propos légèrement politisé apporte un peu d’intelligence au canevas habituel du film de super-héros.

En effet, 'Black Panther' souffre tout de même des défauts habituels des films Marvel : un manichéisme évident, un énième double maléfique en tant que némésis, des lacunes scénaristiques ridicules (la survie de T'Challa à une chute mortelle, l'allance entre Killermonger et le mercenaire Klaue n'a aucun sens), des scènes d'actions excessives et la technologie futuriste prétexte à tous les délires.

On retiendra tout de même des portraits de méchants plutôt réussis : Andy Sorkins en mercenaire à la désinvolture amusante, et Michael B. Jordan très charismatique dans ses premières apparitions. L'acteur Chadwick Boseman fait pâle figure face à eux. On regrettera d'ailleurs que l'ensemble du casting noir force un accent africain pas nécessaire, de même que la tribu primitive du gorille est assez gênante. Au moins, la bande-originale thématique et les costumes sont assez réussis.