Ne vous méprenez pas pour ce titre
C'est que m'inspire ce film.
Je viens de le revoir , j'ai essayé vainement de l'aimer , de découvrir ses qualités mais rien n'y fait , je ne vois que ses défauts.
Le réalisateur ne s'encombre pas de subtilités pour dépeindre la folie autodestructrice de l’héroïne : dès le début, il met des miroirs partout pour bien souligner son dédoublement de personnalité. Ensuite, il renchérit sur une mère surprotectrice qui a raté sa vie et qui reporte ses frustrations sur sa fifille faiblarde et soumise. Enfin, bien sûr on a droit à la rivale manipulatrice, à la danseuse détruite parce qu'en fin de carrière, et au mentor pervers narcissique amateur de jolies filles. En d'autres termes que des personnages stéréotypés; et des interactions et relations éculées sans surprise.
Je pourrais évoquer sa transformation ridicule en cygne pour bien qu'on pige que l'identification à son personnage est maladive mais j'ai la flemme.
Pourquoi ce film exerce une telle fascination? Tout simplement parce que l'idée de base est géniale : une jeune fille pure a du mal à incarner la dualité de son personnage. Ainsi, son pervers de chorégraphe, probablement le double fantasmé du réal à l'écran, se sert de sa sexualité, frisant le harcèlement sexuel et la domination malsaine, pour lui faire ressortir son côté obscur. On ne tardera pas sur le manichéisme un peu facile, ou plutôt la dichotomie peu originale du noir sensuel, brute, sexuel, méchant, sans gêne contre la blancheur virginale gentille, ordonnée, sage, obéissante etc.
On sort d'ailleurs déçue de ce film, voire carrément frustrée , car il ne fait qu'enfoncer des portes ouvertes; ( d'abord, opposer la noirceur de la sexualité à la pudeur de la virginité , c'est tout de même du christianisme bas de gamme et qu'on ne retrouve d'ailleurs pas dans l’œuvre originale, ensuite l'élève entraînée dans une relation amoureuse et perverse avec son maître plus âgé non seulement c'est éculé mais en plus assez sexiste, enfin l'artiste qui crève pour atteindre la perfection -_-' enfin c'est un truc d'interprète pas de créateur, ce dernier veut briser les règles).
On aurait aimé une héroïne émancipée dès le départ, capable de trouver toute seule ce qui lui manque, moins fragile, moins castrée, plus dérangeante, plus complexe, dans la lignée des héroïnes de Von Trier par exemple, ou un scénar intelligent et assez surprenant sur la fin comme le magnifique Perfect Blue (et plus original, cette scène avec l'aquarium c'est du génie).
Un film qui manque cruellement d'originalité et d'imagination, et bien sûr de finesse.
(la critique est torchée, je suis fatiguée)