Beaucoup de choses ont déjà été dites sur ce film. Sans doute vais-je donc être un peu redondant.
Je fais partie de ceux (rares ?) qui ont découvert Darren Aronofsky avec ce film. Je n'ai pas été déçu... Une réalisation d'une puissance assez palpable, et qui finit véritablement en apothéose. Il est vrai que l'oeuvre est prenante, prégnante même... sans doute fais-je un usage assez impropre de ce terme, mais c'est le mot qui me vient à l'esprit, tant l'on se prend à ressentir en soi la folie exponentielle de Nina.
Natalie Portman crève l'écran, d'ailleurs, et j'euphémise. Quelle habileté à véhiculer les émotions, les craintes, les doutes qui torturent sans cesse son personnage ! Quasi-schizophrénique, cette Nina, mais d'une folie si puissante ! Saluons également la prestation intéressante de Vincent Cassel.
Je ne suis pas un adepte du ballet, et aurais du mal à juger si l'esprit de Tchaïkovski a ou non été malmené, mais le sentiment d'un écho permanent entre la vie de Nina et l'histoire du Lac des Cygnes donne une portée supplémentaire à ce qui s'apparente presque à une tragédie. Toujours est-il que la métamorphose morale, psychique, et quasi-physique de la reine des Cygnes est saisissante de force.
Crierai-je donc au génie ? Disons que je modérerai mon impression, et verrai avec le temps. Car j'ai tout de même la bizarre sensation de n'avoir pas totalement été "dans" le film. D'autant que certaines scènes mettent mal à l'aise, dans le "mauvais sens du terme", dirais-je, car, si elles participent indéniablement de la construction psychologique de Black Swan, elles ont un arrière-goût amer.
Voilà pourquoi "seulement" 8.