Une œuvre dense & au tempo amorphe (…) qui s’enlise dans la contemplation et le soporifique.

35ans après Blade Runner (1982) de Ridley Scott (le film culte de toute une génération), Denis Villeneuve prenait le risque de prendre la relève en y réalisant une suite et en nous replongeant non pas dans le Los Angeles de 2019 mais en 2049.


Avec ses obligations contractuelles (& contraignantes on l’imagine), le film se devait de faire le lien avec le premier, de restituer plus ou moins le même univers ou encore de remettre sur le devant de la scène Rick Deckard (était-ce utile ? Apporte-t-il une plus-value ? Les fans devront patienter près de 2h avant de le voir). Car en dehors d’attirer un nouveau public, il fallait aussi se mettre dans la poche les fans de la première heure.


Alors que l’on trouvait le temps long durant les 120 minutes que durait le premier opus, ici Denis Villeneuve teste notre patience et notre faculté à nous raccrocher au film car avec 165min au compteur, il faut bien l’admettre, son film est beaucoup trop long et trop lent aussi bien dans sa narration que dans sa mise en scène.


Malgré cela, le film n’en reste pas moins bluffant visuellement, avec la somptueuse photo signée Roger Deakins, qui avait déjà officié sur Prisoners (2013) & Sicario (2015). Les décors quant à eux sont splendides et magnifiés par la brume, les halos orangés ou les différents stimuli consuméristes. A noter aussi, le travail remarquable des effets-spéciaux et notamment le personnage campé par Ana de Armas qui vient se substituer à celui de Mackenzie Davis (nous rappelant par moment Total Recall - 1990 et ses hologrammes).


Ajoutez à cela, une direction artistique irréprochable avec des acteurs venus de divers horizons (Ryan Gosling, Harrison Ford, Jared Leto, Sylvia Hoeks, Dave Bautista, Robin Wright ou encore Tómas Lemarquis).


Au final, cela fait beaucoup de points positifs mais sur une œuvre aussi dense et au tempo aussi amorphe, on se dit clairement que Denis Villeneuve aurait très bien pu nous épargner ¾ d’heure superflu d’un film qui s’enlise dans la contemplation et le soporifique.


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RENGER

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