Intercalé entre Pusher et Inside Job (qui est désormais le seul film du cinéaste que je n'ai pas vu), Bleeder est le second long-métrage de Nicolas Winding Refn. Et derrière son titre qui laisse à penser que l'hémoglobine coulera à flots, se cache une oeuvre plus poétique et moins violente qu'en apparence.
Bleeder marque peut-être le début du cinéma stylisé de Refn et son amour justement pour le septième art, où le cinéaste ne manquera pas de faire réciter toutes ses références et les cinéastes qu'il affectionne à travers le personnage interprété par Mads Mikkelsen.
L'amour et la violence sont des thèmes récurrents chez Refn qu'il aborde ici avec une certaine sagesse, un calme tout relatif contrairement à certaines de ses oeuvres futures. Quand Léo apprend que Louise est enceinte, l'homme perd pied et sombre petit à petit dans une violence, conjugale dans un premier temps, générale dans un second temps jusqu'à la chute finale.
Mads Mikkelsen interprète ici un ami à Léo et est l'antithèse de celui-ci puisqu'il s'agit d'un homme très réservé, timide, ne parlant que de cinéma. N'est-ce finalement pas là Refn interprété par Mikkelsen ? D'autant plus drôle que le personnage de Lenny est amoureux d'une jeune femme. Cette femme, Rikke Louise Andersson, deviendra l'épouse de Refn dans la vie civile.
J'ai vraiment beaucoup accroché à ce film de Refn dont les amateurs (dont je fais partie) y trouveront largement leur compte. Ce n'est pas du niveau d'un Drive ou d'un Valhalla Rising, mais c'est un excellent moment de cinéma.