Pour sa première réalisation, Drew Barrymore livre un film qui lui ressemble : un film sexy, rock n' roll, féministe, drôle, touchant, qui ne se prend pas au sérieux. Habituellement, lorsqu'un acteur ou une actrice passe derrière la caméra, c'est pour se mettre en tête d'affiche d'une grosse comédie ou pour se donner un rôle à Oscar. Drew Barrymore n'est pas de ce genre-là. Préférant se concentrer sur sa direction d'acteurs et sa mise en scène, elle ne se donne qu'un petit rôle pas glamour pour deux sous : celui d'une punkette qui tabasse son mec pour lui dire bonjour, qui gueule comme un putois pour lancer une bataille de bouffe générale et qui se vautre plus souvent que les autres sur la piste lors des compétitions de roller derby.
Bourré de seconds rôles bien travaillés (dont la craquante et voluptueusement sexy Alia Shawkat Amour Fou, révélée dans l'hilarante série Arrested Development, ou encore Juliette Lewis, impeccable en rolleuse bientôt quadra qui défend sauvagement sa place de numéro un), Bliss est une petite comédie fraîche et attachante, à l'image de son actrice principale, nouvelle incarnation ciné de l'ado gentiment rebelle à la bouille vraiment trop mimi.