Onze ans après Assaut sur le Central 13, Jean-François Richet revient aux États-Unis pour une production française en adaptant le roman "Père de sang" de Peter Craig, l'histoire d'un ancien criminel qui voit sa fille perdue de vue aux prises avec des trafiquants de drogue. Projet quasi-intimiste après le diptyque Mesrine et le remake d'Un moment d'égarement, Blood Father sent pourtant bon le film d'action burné avec un Mel Gibson bourru qui flingue à tout va sur les routes du Nouveau-Mexique désertique.
Pourtant sympathique et divertissant, Blood Father reste surtout une déception pour les fans du réalisateur français, que l'on a connu plus inspiré. Plus proche du direct-to-DVD que de la grosse sortie hollywoodienne, le long-métrage ne propose en effet pas grand chose de neuf au genre, étant tout au plus un road movie sanglant et explosif qu'aurait pu réaliser n'importe quel yes-man issu de l'entourage de Gibson comme ça a pu l'être pour Kill the Gringo par exemple.
Pas de réelle envolée visuelle, pas de plans mémoriaux ni de passages dramatiques poignants, non : Blood Father restera dans les clous du début à la fin. Sans ambition cinématographique ni mécanique pour se démarquer, Richet nous livre un film certes efficace mais en rien impérissable, dont la marque de fabrique alors chirurgicale et rentre-dedans semble ici bien loin. Reste du film un Mel Gibson comme d'habitude imposant, dégommant du bad guy comme il sait faire et tentant de faire exploser – en vain – la rage de la jeune actrice qui l'accompagne.