Je ne comprends pas les critiques négative portées à l'encontre du film en pénalisant le "tournage du film" qui s'est voulu certes chaotique, du premier acteur choisi Sacha Baron-Cohen remplacé par un autre (Salut Malek !), d'un Bryan Singer remplacé littéralement à la fin du tournage par Dexter Fletcher. J'entends beaucoup de déception car le film ne serait pas assez centré sur l'homosexualité de la tête chantante du groupe Queen, Freddie Mercury. Certains se plaignent que l'acteur Rami Malek a les yeux trop clairs pour incarner Freddie Mercury "il aurait dû mettre des lentilles", or, ils ne voulaient pas de copier/coller (le groupe Queen, notamment.) Quand on veut jouer une Marylin Monroe, on prend une perruque blonde, un 90 C et un rouge à lèvre cramoisis avec un grain de beauté sur la joue ou le menton, une petite voix fluette pour chanter : les caractéristique sont là, et on retrouve cela dans nombreux film hommage, dont Gainsbourg vie héroïque, et maintenant dans Bohemian Rapsody Freddie Mercury, reconnaissable entre mille.


J'allais donc le voir en ayant conscience de la critique Française... Pays tout grincheux, bien plus enchanté par le résultat en Angleterre, berceau du groupe, car c'est le résultat qui compte et malgré le remplacement de Bryan Singer, "les yeux clair de Rami Malek" ou alors "il embrasse pas Paul Trender avec la langue" (si, j'ai lu une critique comme ça, quel infamie ! Quelle vilenie !) tout ses détails qui ont été affreux pour certain et "leur on gâché le film", moi j'ai juste été scotché au fond de mon siège et j'ai pas eût envie de partir de la salle. Je n'étais pas la seule et d'ailleurs, beaucoup partent au dernier et fatidique moment du générique de fin "The Show Must Go On" . Un conseil : si l'on veut rester sobre et gai de cette expérience (parfois émue, cela dépend des sensibilités), on part avant cette chanson, sinon, c'est mort pour les fans absolus. Sortez vos kleenex.


Que vois-je dans se film ! Un quiproquo sur la pochette : Vendu comme un film sur l'histoire de Freddie Mercury, il en ressort comme convenu un film sur le groupe avant-tout avec une parenthèse, une seconde partie sur Mercury et ses travers personnels. Certes des modifications comparé à la véritable histoire, mais il serait peut être un peu malsain de tout reproduire à 100% de façon extrêmement fidèle à la vie de Mercury et de ses acolytes, et notamment de John Deacon qui ne s'est jamais remis de la mort de Freddie, regardons de plus prêt : Une interprétation passionnée, soignée, cadre immergeant, comme l'envie de rentrer dans le film, captivant (vu deux fois au cinéma, c'est un détail), provocant Freddie Mercury. Rami Malek s'est pris le grand soin d'engager une personne particulière (après avoir engagé un danseur pour apprendre la gestuelle de Freddie Mercury ce qui n'a pas été de grand aide, d'où le changement de contact) pour lui apprendre à bouger exactement comme lui sur scène, aussi pour travailler la démarche et le roulement d'épaule. On retrouve cet incroyable travaille sur les trois autres acteurs qui ont chacun un caractère distinct et appréciable avec les scènes où ils jouent de leurs instruments respectifs... Tous très ressemblant aux musiciens originaux, Bryan May allant de lui-même de son commentaire devant son sosie Gwylim Lee, disant s'être revu "lui" plus jeune. Par moment je devais me rappeller que je ne regardais pas Brian May mais bien Gwylim Lee.


Le bébé Roger Taylor incarné par Ben Hardy est juste tip-top, et pour la tête digne d'un John Deacon, prenons se gamin dans le premier Jurassic Park, Tim Murphy qui se fait éternuer dessus par le dinosaure, Joseph Mazzello : et on a un morceau light de John Deacon qui nous fait se plaisir de jouer se petit riff à la basse de l'intro One Another Bites the Dust.


Lorsqu'ils jouent sur scène, le son concorde avec la façon dont l'instrument est saisi et joué : un travail de coordination bien appliqué... Du moins l'ai-je cru jusqu'à ce que je vois selon un backstage qu'ils ont appris à jouer de leur instrument.


Le film est complet et ne s'attarde pas sur les détails "sombres" qui sont -assez- relevés pour que cela reste un film musicale, qui ne se termine pas sur une mauvaise note ni sur le voyeurisme, et c'est ce que j'ai aimé dans se film : comment finir un film sur un groupe qui ne mourra jamais ? Au Live Aid. Et au Live Aid, on le sait malade du VIH, mais de cette maladie, rien de cru n'en ressort pour laisser Freddie Mercury bouffer la vie, la musique... Et ses fans "Ayyyyy-Oh!"


Tiens donc ! S'est-on plaint que l'on ne parlait pas assez de ses nuits arrosées, de ses conquêtes et de sa maladie. Que vois-je dans se film... Tout ça, tout y est. Un jeune homme nommé Farrokh Bulsara qui soulève des bagages incognito ; une ambiguïté sûre et relevée, interprétation qui mériterait récompense pour Rami Malek (sans sous-estimé le travail des autres), les gestes donnés par l'acteur donne une sensation d'hommage à Freddie Mercury et non à un copié/collé malsain, démarqué par la différence de couleur de yeux qui n'est pas non plus flagrante, cela dépend des plans, également par la carrure et le torse virile de Freddie Mercury que Malek n'a pas, mais cela est un détail que je trouve plutôt plaisant.


On voit la rencontre du groupe ajusté au film (hélas pas la rencontre avec Deacon ! Peut être dans le DVD dans une scène coupée), embarqué entre des titres musicaux divers et puis des détails importants relevés, notamment avec Allen Leech pour le rôle de Paul Prenter, homme qui a tiré et isolé Freddie Mercury de ses proches, divulgateur du "Freddie Mercury et de ses amants", aussi est présent Jim Hutton interprété par Aaron McCusker, le compagnon de Freddie Mercury jusqu'à la fin de ses jours, la présence importante de Mary Austin qui a été l'âme sœur pure et dure de Freddie Mercury après avoir été en couple pendant six ans (l'un ne s'est jamais défait de l'autre quand bien même elle ait refait sa vie), il manquait plus qu'une petite Montserrat Caballé ou un Bowie (qu'on entend sur un cours passage de Under Pressure) et on y aurait été encore plus.


Dans se film, si l'on mélange tout cela, voilà ce qui en sort : on parle de Freddie Mercury aussi intimement que l'on ne parle de l'expérimentation très intéressante du groupe de musique, à chercher la création là où l'on ne l'attend pas (frapper des casseroles, jetés des pièces sur un tambour, on en veut plus ! ), un titre Bohemian Rapsody taclé avec véhémence avec son trop long morceau dénué de sens, titre que l'on refuse de diffuser à la radio car trop long, trop opéra, et pourtant, il est LE titre phare et n'a plus rien à prouver, pousser à la fois par l'arrogance de Freddie Mercury, l'air pince sans-rire de Bryan May, jusqu'à la prothèse dentaire porté par Malek avec se petit mouvement de bouche perturbant que l'on retrouve chez le chanteur dans ses interviews, sa façon de parler, son horreur de la solitude, ses nuits multipliés d'amants qui est sous-entendu par des scènes expéditives mais suffisante pour faire ressentir le mal-être rend le film justement excellent car il n'en fait pas des caisses, de même pour sa maladie.


Les gens qui cherchent du trash, c'est à dire voir Freddie Mercury tomber malade et mourir sous l'œil de la caméra, s'enfiler des railles cokes et des amants, en somme pour voir la destruction d'un homme plus que celle d'un musicien, vous serez déçu : c'est là un film surprenant et vivant qui juxtapose le groupe Queen, les faiblesses d'un homme talentueux mort trop tôt (seulement quarante-cinq ans, qu'est ce que quarante-cinq ans dans une vie !) qui soulève tout ses points sans s'attarder, entre concerts et une mise en image excellente (notamment aussi l'excellente idée de diffuser des critiques réelles sur Bohemian Rapsody, la traduction de quelque chansons qui semblaient prémonitoire au sort de Freddie Mercury), créativité, humour (vannes amicales, ou pas), l'excellent travail technique de Rami Malek dont la voix a été superposée sur celle du chanteur Marc Martel, et justement jusqu'à se fameux stade du Live Aid, passage finale grandiose à la hauteur du groupe que certains critiquent et qualifient de banal concert copié/collé. Peut être ses gens ont-ils eût la chance de participer à se concert en 1985, ou pas, qu'importe, mais pour ceux qui aurait aimé voir un concert en vrai, voir trois chansons interprétés avec tant de réalisme avec l'incroyable effet que fait un grand écran de cinéma plus l'excellente qualité sonore, grand nombre de fan on pu réaliser un petit fantasme : voir quelques minutes de concert pour la première fois sous un angle différent enfoui dans le Live Aid grandeur nature et immersif où le stade a vraiment été visité et utilisé pour le film, peut être est-ce des images de la foule filmée à l'époque qu'ils ont repris et retravailler dans le film, mais je trouve que cela boucle très bien le film, sur le groupe entier : on chante un bon We Are the Champions sur un plan final ralenti pour tout doucement nous abandonner sur notre siège, on est passé par tout les sujets, jusque ses parents, ou sa passion pour ses chats Roméo, Goliath, Delilah (dont il dédit même une chanson Delilah), et on termine sur la musique, la force, ce que Freddie Mercury a voulu jusqu'à la fin de sa vie en décidant de cacher sa maladie pour ne pas être catégorisé de contre-exemple à l'homosexualité, ni pour être affiché en tant qu'homme malade et non plus en tant qu'artiste, ce que se film a voulu faire et a fait avec brio : pas de plainte, pas de compassion : vivre la musique jusqu'au bout, et donc, ne pas montrer la maladie avec le côté cru et voyeur que donne l'époque actuelle avec beaucoup de facilité. Le film est touchant ,c'est un hommage complet, sobre et musical qui a été surveillé de très prêt par les membres du groupe qui on côtoyé personnellement Freddie Mercury des années durant, et qui ont décidé de la direction du film, et à raison, le voulant tout publique. Le film est justement tout public, ce que voulait absolument les membres du groupe pour ne pas enfermer l'histoire du groupe et ne pas réduire Freddie Mercury qui est avant-tout artiste, créateur, déterminé, et tout feu-tout-flamme.


La seule grosse-grosse ambiguïté du film qui ne colle pas avec la réalité revient au moment où Freddie Mercury, se débarrassant de Paul Prenter, veut rejoindre le groupe Queen dont il est apparemment mis à l'écart, disent-ils que les membres on fait une croix sur lui, ce qui est faux, dans la vraie vie, celui-ci fit des album solos mais continuait à travailler avec Queen, allant parfois jusqu'à interpréter des chansons des uns des autres lors de concert. C'est même Roger Taylor le premier à faire une carrière solo en 1977. Peut être que cela a été modifié dans le film pour le modeler dans quelque chose de "dramatique", mais cela est la seule "grosse" épine que je relève.


Dégustez se film en tant que film-hommage : un film musical qui rempli sa part du marché : parler de Queen, de Freddie Mercury et sont côté "Darling, moi je" très théâtrale, inimitable et pourtant toujours aussi vivant. Rami Malek a juste vécu en Freddie Mercury, respiré Freddie Mercury sur tout se film. Coup de coeur 2018 et coup de coeur sur une longue filmographie entamée depuis des années maintenant.


Si le Dvd, et il risque de le faire, nous offre des scènes supprimées, c'est avec un réel plaisir que je les consommerais ! Le film aurait pu faire je crois trois heures, cela n'aurait fait que nourrir le potentiel et l'histoire de se groupe. Trois heures ? Facile ! Même un peu plus de Wembley, tiens !

Marshall_Fernan
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le 6 nov. 2018

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