Il y’a des films qui marquent. Des films dont on se souvient. Ceux qui nous prennent par les tripes et qui exacerbent nos sens. Des refrains que l’on chantonnent pendant longtemps. Des images puissantes qui se figent dans notre tête. Bryan Singer réussit avec grâce son biopic incroyable d’une vie impossible. Une vie riche en péripéties. Une grande vie. Celle de Freddie Mercury.


Les images et les coeurs.
Queen. Les destins liés de toutes les vies d’artistes ne se seront pas dérobés au groupe de rock anglais. Freddie Mercury a mené son épopée durant un long et fluctuant chemin pourvu d’obstacles. Méconnu puis reconnu, élevé puis descendu, les tumultes de la gloire ont encore agis sur un homme starifié, glorifié, déifié. Pour être tout à fait honnête, je connaissais Freddie Mercury comme la plupart des gens le connaissent : ainsi, je suis dans l’impasse quant au degré d’exactitude du film. Néanmoins, le cinéaste anglais Bryan Singer m’a cloué sur mon fauteuil pendant plus de deux heures par sa mise en scène ingénieuse de Rami Malek - préféré à Sacha Baron Cohen - déguisé en Mercury, avec moustache et dentier. Un dentier toutefois un peu forcé si l’on se réfère au réel physique de Freddie Mercury. En effet, la réalité des ces quatre coeurs, pour une histoire que l’on sait folle m’a ému par sa simplicité initiale. Puis vient la mégalomanie de Freddie Mercury qui choisit de partir de Queen pour mener une carrière en solo. Enfin, les retrouvailles tant attendues du groupe et le concert final dans le stade de Wembley pour le très médiatisé Live at Wembley. Amour et rejet. Mariage et divorce. Le point de vue omniscient nous rapproche progressivement des personnages nous tendant presque vers une relation presque intime. On s’immisce près de ce talentueux quatuor de musiciens, et notre priorité est la même que celle des aficionados : faire chanter Queen.


Les corps et les sons.
Live at Wembley. La dernière séquence met à l’image le mythique concert de Queen joué en 1986. Les années 70 ont eu Woodstock, les années 80 en auront une forme réduite avec cependant 180 000 personnes répondant présentes pour ce festival londonien. On assiste à une réelle union des corps en symbiose avec le son. Le concert commence sur le morceau One Vision. On a envie d’y être. Puis, le symbolique Bohemian Rhapsody, emblème du film car il en porte le nom. On continue avec la chanson We will rock you littéralement accompagné par le public massif du stade anglais. Nous sommes d’autant plus touchés que nous autres spectateurs avons vu la création du morceau en studio, quelques séquences auparavant. L’union des images et des coeurs, des corps et des sons. La dernière strate du paroxysme est franchise avec la représentation de We are the champions et le saut dans la foule de Freddie Mercury. Vingt sept ans après son saut dans le grand vide de la vie d’artiste. Le 23 août 1969.

Aymericdt
5
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le 16 avr. 2020

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