Une lichette d'opium pour Predator

Dégraissé de certains dialogues poussifs et plus rigoureux dans son dernier acte, Bone tomahawk aurait été un sacré western / survival. Il y avait sur la table de quoi livrer une petite pépite : un script efficace, un savoir-faire certain en matière de mise en scène et de jeunes acteurs qui ont à cœur de prouver qu’ils ont leur place dans la cour des grands. On retrouve à l’écran pas mal de têtes connues des amateurs de séries TV —dont la petite Rebecca de Banshee qui n’a pas perdu son sex appeal— aux côtés de Kurt la légende qui prouve à nouveau, après sa belle partoche dans le dernier Tarantino, que son charisme, moustaches bien brossées, est toujours au top de sa forme.


Ces réserves mises à part, ce western qui emprunte au ciné de genre ses phases les plus troublantes —tout son final notamment, qui prend place dans la pénombre d’une grotte inhospitalière, peuplée par de joyeux drilles aux mœurs douteuses— est tout de même une sacrée bonne surprise, ne serait-ce que pour la force de proposition de son auteur qui livre ici un premier film à la hauteur de sa belle ambition, laissant espérer de belles choses pour la suite de sa carrière. L’homme est à l’aise pour composer des ambiances percutantes et pour diriger ses acteurs, il ne manque à ce premier essai finalement qu’un soupçon de confiance en soi, cette assurance qui lui aurait permis de ne pas trop en faire.


Difficile en effet d’être pleinement convaincu par le dénouement de cette mission de sauvetage macabre. Le réalisme du début laisse place à la profession de foi, c’est regrettable : une fin plus noire, un poil plus crédible, comme peut l’être la première heure, aurait été davantage à mon goût.


M’enfin ne boudons pas notre plaisir, une bobine de cette trempe, ça file quand même une sacrée banane. D’autant plus que pour un DTV, formellement parlant, Bone Tomahawk tient plus que la route, c’est marqué qu’on termine la séance : je ne sortirai plus jamais ma fiole de Whisky pour la pause de 10H sans avoir une pensée pour mon copain Snake.

oso
7
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste L'ours, Homo Video, en 2016

Créée

le 15 août 2016

Critique lue 616 fois

11 j'aime

oso

Écrit par

Critique lue 616 fois

11

D'autres avis sur Bone Tomahawk

Bone Tomahawk
B_Jérémy
7

Lévitique 26:29 : «Vous mangerez la chair de vos fils, et vous mangerez la chair de vos filles»

Jérémie 19:9 : « Je leur ferai manger la chair de leurs fils et la chair de leurs filles; Ils mangeront la chair les uns des autres Dans l’angoisse et la détresse Où les réduiront leurs ennemis Et...

le 25 juin 2022

51 j'aime

34

Bone Tomahawk
Morrinson
7

Le festin nu et le cri du sorcier (indien)

Le genre de petite surprise qui fait plaisir. On y va presque à l'aveugle, sans être victime d'une campagne de communication harassante, sans attendre autre chose que de voir les têtes d'affiche...

le 6 mars 2016

39 j'aime

5

Bone Tomahawk
limma
8

Critique de Bone Tomahawk par limma

Un métrage qui sort des sentiers battus et permet de repérer un metteur en scène talentueux. Premier film remarqué pour S.Craig Zahler (qui en a écrit le scénario) qui prouve que le genre peut se...

le 7 sept. 2017

29 j'aime

7

Du même critique

La Mule
oso
5

Le prix du temps

J’avais pourtant envie de la caresser dans le sens du poil cette mule prometteuse, dernier destrier en date du blondinet virtuose de la gâchette qui a su, au fil de sa carrière, prouver qu’il était...

Par

le 26 janv. 2019

81 j'aime

4

Under the Skin
oso
5

RENDEZ-MOI NATASHA !

Tour à tour hypnotique et laborieux, Under the skin est un film qui exige de son spectateur un abandon total, un laisser-aller à l’expérience qui implique de ne pas perdre son temps à chercher...

Par

le 7 déc. 2014

74 j'aime

17

Dersou Ouzala
oso
9

Un coeur de tigre pour une âme vagabonde

Exploiter l’adversité que réserve dame nature aux intrépides aventuriers pensant amadouer le sol de contrées qui leur sont inhospitalières, pour construire l’attachement réciproque qui se construit...

Par

le 14 déc. 2014

58 j'aime

8