Bone Tomahawk, les indiens sont peu Voraces...

Régulièrement, les studios hollywoodiens nous sortent en "direct to DVD" une grosse production dont on ne comprend pas comment elle n'est pas sortie en salle. Par exemple, l'année dernière, l'excellent Prédestination n'avait pas eu droit à une sortie en salle. Cela malgré d'excellentes critiques et la présence en tête d'affiche d'Ethan Hawke. Et je dois bien avouer que ne pas voir Bone Tomahawk en salle m'a surpris. Le casting est assez incroyable, Kurt Russel, Patrick Wilson, Matthew Fox, David Arquette, Richard Jenkins, Sid Haig! De plus, le film a fait du bruit dans divers festivals dont celui de Gerardmer où il a remporté le grand prix. Et pour finir, le genre du film, un western cannibale, est quand même assez surprenant. Ce c'est pas le premier du genre, on pense à Cannibal the Musical des créateurs de South Park et surtout au démentiel Vorace d'Antonia Bird, mais ça reste assez marginal.


Mais pourquoi donc Bone Tomahawk n'est-il pas passé par la case cinéma? Et bien la réponse peut se trouver dans la qualité du film. Finalement il se résume quasiment à un remake de La Colline à des Yeux en version western. Les mutants nucléaires ayant été remplacé par des indiens dégénérés. On est loin de l'originalité et de la folie créative de Vorace... Si l'intrigue est simplette, son développement l'est aussi. En étirant son récit sur 2h20, le film se traîne pour finalement pas grand chose. Composé de trois parties, il loupe souvent le coche. La première, servant d'introduction, n'arrive pas à développer correctement ces personnages. La seconde, se concentrant sur le voyage des 4 héros vers le territoire des cannibales, n'arrive jamais à faire monter la tension. Quand à la troisième, elle semble bien vite expédiée.


Cette dernière demi heure reste quand même la meilleure partie du film. Faisant preuve d'une brutalité assez incroyable elle s'oriente clairement vers le film d'horreur. Elle propose même une des scènes d'horreur graphique les plus insoutenables que j'ai vu depuis longtemps. Mais ce déchaînement final ne comble en aucun point les errances narratives et émotionnelles du métrage. Et, malgré la présence d'acteur de renom, ce n'est pas le casting qui sauvent la mise. Même si Russell pète la classe comme d'habitude, son personnage de shérif est totalement cliché. Matthew Fox n'a pas grand chose à défendre tant son personnage manque de développement. Patrick Wilson est transparent et David Arquette en surjeu (comme d'habitude). C"est finalement Richard Jenkins, dans le rôle d'un vieil adjoint du shérif qui s'en sort le mieux. Seul son personnage à vraiment de la personnalité.


De la personnalité, c'est d'ailleurs exactement ce qui manque à ce film. Pas forcément mauvais, il est surtout trop long, trop lise et trop transparent. Là où la folie devrait apparaître à l'écran, nous n'avons que des personnages inconsistants et une réalisation banale. Reste les trente dernières minutes qui laissent percevoir ce qu'aurait vraiment pu être le film.

cuervo_jones
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le 20 mai 2016

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