Je crois que je manquais de recul en voyant le premier film Borat, et un revisionnage maintenant doit sans doute valoir le coup. J'étais un peu trop jeune quand je l'ai vu, je manquais de références sans doute.
Parce que le truc c'est que Borat ça a toujours été très référencé, et c'est ce qui fait je pense que le film ne vieillira pas très bien (comme les autres films de Sacha Baron Cohen en fait, le gars est excellent mais très inscrit dans le présent lorsqu'il fait un film). Du coup j'ai préféré cette suite au premier volet parce que cette fois-ci j'avais les codes.
Alors oui c'est un film politiquement engagé et donc très biaisé (je suis certain qu'on aurait pu faire des gags tout aussi percutants avec des démocrates), et cette fois Borat a une fille. L'actrice s'en sort plutôt bien et accompagne parfaitement Sacha Baron Cohen dans sa connerie. C'est bien évidemment de l'humour très régressif et idiot, le but étant de provoquer les gens que Borat et sa fille rencontrent en espérant le plus fort possible avoir des réactions qui les feront passer pour des demeurés (ce qui n'a pas l'air franchement compliqué). Personnellement j'ai plus ri de l'énormité des situations que des réactions des gens en elles-mêmes, c'est souvent assez soft. A la limite y'a bien le maire de New-York qui a été piégé comme un bleu et où là ça peut avoir un impact sur l'image de Donald Trump (puisque si on attaque l'un de ses soutiens ça ne va pas l'aider). Mais je suis un peu dubitatif avec ces images. D'un côté je ne pense pas qu'il s'agisse spécialement de manipulation et donc qu'il ne s'agit pas de diffamation, de l'autre c'est du pain béni pour l'équipe du film donc ça va complètement dans le sens du discours tenu...
C'est un humour particulier, le but est de provoquer le malaise assez rapidement (et croyez-moi, vous serez mal à l'aise devant ce film). En fait les vannes sont faciles mais trop encrées dans le réel pour que le spectateur soit complètement à l'aise avec ça, c'est ce que j'aime aussi dans ce film. Après est-ce qu'il s'agit de vraies caméras cachées, j'en sais trop rien, le film réussit à cultiver le doute (parce que ça se passe beaucoup trop bien à chaque fois) et finalement tant mieux.