Boudu par Incertitudes

Remake d'un vieux film de Jean Renoir datant de 1932, Boudu est à l'image de Gérard Jugnot. Un film bonhomme, sympathique, qu'on a envie d'aimer. Qui distraie une heure trente un dimanche soir avant d'en reprendre pour une semaine de boulot.

Jugnot fait du Jugnot. Il reprend son personnage de Monsieur Batignole (ce qui restera comme son meilleur film) et d'autres. Celui de français moyen, débonnaire, un peu bourru mais qui cache une certaine humanité. Ce qui colle bien avec son physique en plus.

Depardieu fait du Depardieu. Il mange comme quatre, il rote, il pète, il copule bruyamment. Et c'est vrai qu'en parasite un peu ahuri, il excelle comme dans Tais-toi de Veber. Qui d'autre que lui pouvait succéder à Michel Simon ?

Et Catherine Frot fait du Catherine Frot dans son habituel rôle de bourgeoise névrosée un peu coincée. N'ayant pas vu le film original, je ne peux pas comparer les deux. Cela dit, je me doute bien que Jugnot n'est pas Renoir. Mais l'alchimie entre les trois acteurs fonctionnent bien. C'est, à mon sens, le principal atout du film.

Avec deux, trois gags assez réussis. Cependant, trois ans après Monsieur Batignole, en filmant plutôt un huis-clos rappelant le théâtre de boulevard, on peut reprocher à Jugnot de ne pas avoir fait preuve de la même ambition.