Fermez la pitié!

Quand je vois la moyenne des notes pour ce film il est fort possible que la plupart des gens a certainement eu la chance de voir ce film en VO et d'échapper à cette affreuse VF digne du club Dorothée. Il est difficile voire impossible de se concentrer sur un film où les enfants parlent de manière nazillarde, où les gamines ont des voix stridentes qui vrillent les tympans, les adultes des voix monocordes qui doublent de la même manière la colère, la tristesse et la joie ou des ados qui parlent avec des voix graves. Ça faisait longtemps que je n'avais pas entendu un aussi mauvais doublage et aujourd'hui en 2014 je ne pensais pas me retrouver à nouveau devant des doubleurs à la gomme qui se sont contentés de déformer légèrement leurs voix tout en récitant un texte comme au CP/ CE1. Petit budget certes mais rien n'empêche de mettre un peu d'âme dans une voix pour appuyer une émotion, sinon autant mettre les sous-titres et couper le son. Aucune raison de payer des gens pour réaliser un travail aussi lamentable.

Je n'ai jamais vraiment réussi à rentrer dans le film à cause de cela. Comment se prendre d'empathie pour des personnages à qui on dit "ta gueule" dès qu'ils ouvrent la bouche? Aucune réplique ou situation ne fait mouche, jamais le film ne nous parle. D'autant que l'intrigue en substance c'est encore et toujours la même histoire que celle que l'on voit dans tous les téléfilms M6. Une mère courageuse et travailleuse qui cherche à élever ses gamins mais gênée dans ses projets par un mari violent et alcoolique. Le cinéma indépendant radote, toujours les mêmes histoires, toujours le même archétype de celui qui réussit socialement et de celui qui échoue, toujours ce même pamphlet en faveur de la quête du profit et du conformisme.

Je ne le reverrais pas en version originale, je ne vois aucune raison de ne pas blâmer un film avec aussi peu de profondeur simplement parce que l'expérience version française a gâché mon film. BoyHood n'est pas le pire film du monde, mais il ne méritait certainement pas autant d'éloges.