Boyhood, c’est d’abord un projet fou. Avec un tournage qui s’est étalé sur 12 ans. Douze années durant lesquelles le réalisateur a filmé ses jeunes acteurs mais aussi le couple vedette Patricia Arquette/Ethan Hawke. Tous les ans, l’équipe se retrouvait ainsi pour tourner quelques scènes, pour un total, seulement, de 39 jours de tournage. De ce film-fleuve (2h45, mais pouvait-il en être autrement ?), le cinéaste américain tire une œuvre simple et modeste.

Au départ pourtant, Boyhood donne parfois la sensation d’être coincé par son propre concept. Faute d’une véritable intrigue, il y a un temps où le spectateur a le sentiment que le film pourrait ne jamais s’arrêter. Comme un flux ininterrompu captant le passage du temps. La première partie inquiète alors un peu avec ces scènes qui se succèdent, sans véritable lien, avec cette impression que le long-métrage tombe justement dans l’écueil redouté par un tel projet. Mais rapidement, le montage paraît plus naturel et l’on ne fait presque plus attention à ces personnages qui grandissent et vieillissent sous nos yeux (c’est d’ailleurs peut-être plus marquants chez les adultes : Ethan Hawke et surtout Patricia Arquette). Dès lors, ce questionnement sur le passage du temps se fait existentiel (et, bien entendu, esthétique). Pour le spectateur, le film, anti-proustien, prend la forme d’un diaporama. Une somme d’instantanés qui vient capter avec une douceur et une simplicité un enfant que l’on voit devenir adulte (le court dialogue entre les deux parents lors de la remise de diplôme de leur fils, très beau). Et le spectateur de se rendre compte que le propos du film est finalement contenu tout entier dans son titre...

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le 27 juil. 2014

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