Critique "Boyhood"

Boyhood est un film événement de par sa méthode de filmage et son montage, le réalisateur Richard Linklater a filmé les mêmes acteurs par intermittence durant douze ans afin d'avoir l'évolution propre des personnages.
Le personnage principal est un petit garçon de 6 ans qui va vivre des événements marquants durant son enfance jusqu'au moment ou il quitte la maison familiale pour entrer à la fac.
C'est touchant de voir comment un petit garçon change physiquement au cours de sa vie, comment il évolue, comment son visage change, comment les événements familiaux peuvent influer sur le comportement, le caractère d'un petit garçon et plus tard d'un jeune homme.
Mason est d'abord un petit garçon normal de 6 ans, qui va faire du vélo avec ses copains, qui regarde Dragon Ball Z et qui se dispute avec sa sœur. Ses parents vont divorcer et il va vivre avec sa mère et sa mère, le film se passe dans plusieurs villes du Texas comme dans la plupart des films de Linklater. Il va être confronté aux nouveaux amants de sa mère, aux déménagements, aux visites de son père, à la nouvelle copine de son père, à sa sœur, aux filles, à ses amis, à ses études, son entrée à l'Université.
Mais tout comme le titre l'indique il s'agit de la vie d'un garçon mais on pourrait reprocher au film de ne pas explorer assez la psychologie du garçon et de trop s'attarder sur sa mère et son père, de ne pas assez montrer les sentiments du garçon à l'encontre de tous ces événements et dès lors créer une exploration psychologique de l'évolution du petit garçon, nous sommes plus spectateur de Mason qui n'est pas très expressif, on reste dubitatif devant son visage qui semble absorber par des pensées intérieures.
Les autres acteurs tiennent bien leurs rôles et certains sont surprenant par ce qu'ils deviennent au fil du film, le père de Mason, joué par Ethan Hawke, habitué des films de Linklater, joue son rôle de père indigne au départ qui quitte la mère et les enfants, il veut être un père présent, qui désire avoir de vraies conversations profondes avec ses enfants, leur inculquer de vrais valeurs, comme par exemple quand il explique à Mason un album des Beatles, mais qui a encore tendance à vivre comme un adolescent, il ne peut pas encore assumer son rôle de père entièrement et financièrement. Il finira par se remarier avec une jeune femme issue d'une famille très américaine et pratiquante et d'avoir un enfant avec elle, cette famille va lui donner une seconde chance en tant que père.
La soeur de Mason, jouée par la fille du réalisateur, est au début une petite peste mais devient une jeune femme posée et sereine. Et la mère de Mason, joué par Patricia Arquette, qui finalement est le personnage qui "finie" le moins bien, elle a eut plusieurs petits copains, elle a réussi ses études de psychologie pour devenir professeur, elle se fera battre par un de ses amants et finira par partir, elle sortira avec un autre homme qui ne rapportera pas d'argents à la maison mais en dépensera beaucoup. Sa vie, bien que brillante professionnellement n'aura guère de fin heureuse au niveau personnel et sentimental, elle sera dévastée de voir partir son fils de la maison.
Finalement Boyhood livre un portrait contemplatif alors qu'on aurait préféré une analyse psychologique centrer uniquement sur Mason plutôt que aussi sur les membres de sa famille ou plutôt relier les autres personnages à Mason plutôt que l'inverse. Le film retrace néanmoins bien la vie au quotidien, les moments ou il ne se passe rien, les moments ou des expériences clés se passent, la naissance des sentiments, les adultes, les amis.
Et mention spéciale pour les musiques du film qui sont toutes très biens mêlant des musiques pop, rock et jazz, une bande originale riche à écouter à n'importe quel moment de la journée.