Imaginez un pet que vous enfermeriez dans une malle et que vous inhaleriez, douze ans durant, par petite bouffée, chaque année.
C'est le défi que relève brillament Boyhood et même si sur la fin, on ne peut s'empêcher de lui trouver un gout de réchauffé, on se doit de s'incliner devant la performance.
Au fil du temps, il est certain qu'une flatulence bien fraiche perd de son arrogance adolescente et mute en pet moisi, dont on peut parfois être la victime, coincé dans un ascenseur avec une mamie sourde qui ventilera soudain le contenu de sa purée du midi et vous regardera en souriant, certaine que votre froncement de sourcil et votre pincement de nez est un appel à la discussion.
Moi qui pensais détenir un record imbattable, je peux aller me rhabiller... - Le roi du pet japonais
C'est un peu l'effet Boyhood. Quelques scènes situées en fin de métrage, particulièrement puritaines et d'un premier degré à faire peur, viennent gâcher la fête. Mais l'exercice de style est à saluer et le pet long de douze ans sera un record dur à battre.