En entendant les premières notes de Yellow de Coldplay lors du générique , j'ai su que j'allais voir un film qui allait éveiller en moi toutes sortes d'émotions. Boyhood , c'est une pépite qui puise toute sa lueur dans la beauté du réel. Il a fallu 12 ans de tournage pour mettre au point ce conte pittoresque , charmant , brutal et intelligent qui retrace l'enfance et l'adolescence d'un garçon et de sa soeur ainsi que leur rapport à leurs proches. Ce film réussit le pari de raconter une histoire de vie bien spécifique mais dans laquelle on pourra tous se retrouver à un moment ou à un autre , que ce soit dans les disputes de famille , les événements majeurs de nos jeunes années , ou tout simplement les caractères des personnages. Mason , le jeune personnage principal est montré comme quelqu'un d'introverti et de discret , rêveur et réfléchi. On pourra peut-être reprocher son manque de charisme à l'écran mais c'est justement ce qui en fait toute son originalité : on ne filme pas des acteurs , on filme des gens qui grandissent , qui découvrent et se découvrent. Personnellement , j'ai pu facilement m'identifier à lui car à la fin du récit nous avons le même âge , ça m'a emmené à faire mon " Boyhood " personnel et c'est poignant ! Ethan Hawke et Patricia Arquette assurent parfaitement leurs rôles de parents divorcés et ce n'est qu'à la fin qu'on se rend compte que pour eux aussi , douze ans se sont écoulés. Les ellipses temporelles sont effectuées au bon moment et on ne voit pas passer ces trois heures pleines de vie qui nous rappellent que , même pour la plus virtuelle et irréelle des histoires racontées au cinéma , elle prendra sa source dans ce que Boyhood raconte : le chemin de notre vie , quels que soient ses embûches et ses cadeaux.