Pendant sa dernière année d'études à l'école de cinéma de l'université de la Californie du Sud (USC), John Singleton écrit le scénario autobiographique de "Boyz N The Hood" qu'il mettra finalement en scène en 1991. A seulement 23 ans (!), le tout jeune réalisateur noir fait une entrée fracassante dans le monde du cinéma. Son film, présenté la même année à Cannes dans la catégorie Un certain regard, sera nominé deux fois aux oscars en 1992 : meilleur scénario original et meilleur réalisateur. Singleton fait ainsi office du plus jeune artiste cité dans ces deux catégories dans l'histoire des Oscars. Waw ! "Boyz N The Hood" : histoire de trois jeunes noirs de banlieues de Los Angeles confrontés au temps qui passe... Une seule et même bande : trois destins. Malgré un rythme assez lent pendant plus de la moitié du film, John Singleton parvient à nous scotcher grâce à la fluidité de sa mise en scène, un montage frénétique, une BO bien rap lorgnant de temps à autre sur de la soul ou du RN'B (merci Ice Cube !), la présence d'un casting de choix dominé par un Laurence Fishburne charismatique (crédité ici Larry Fishburne), et surtout par les relations entre personnages très bien retranscrites par le futur réalisateur de "Remember the time" (clip de Michael Jackson). Le casting est donc ainsi très bien exploité à l'image de Laurence Fishburne (qui acquiert la reconnaissance internationale ici et avec le biopic "Tina" au début des 90's) détonnant à souhait. Le duo qu'il forme avec Angela Bassett (couronnée du Golden Globe de la meilleure actrice avec le même "Tina" pour avoir incarnée la célèbre chanteuse) fonctionne aussi très bien. Avec l'impressionnant Ice Cube (également au début d'une carrière ciné prometteuse : "Anaconda", "Les rois du désert"...) et les convaincants Cuba Gooding Jr (sa consécration viendra dans le film de Cameron Crowe "Jerry Maguire") et Morris Chestnut (revu aux côtés de Seagal dans "Piège à grande vitesse" et "Mission Alcatraz" notamment). "Boyz N The Hood", c'est finalement ce mélange de stylisme propre au cinéma et du milieu du rap. Singleton pioche dans son vécu, raconte un récit parmi les ghettos de la cité de la baie des anges, incise des personnages tranchants de réalisme, nous fait part de la triste réalité de ces banlieues et nous alerte des problèmes de criminalité et d'armes à feu au sein même d'une des plus grandes démocraties du monde. Spectateurs, voici une plongée dans les arcanes de la violence péri-urbaine de Los Angeles filmée par un maître en la matière. Attention, petit chef d’œuvre ! Interdit aux moins de 13 ans.