Sorti avec force polémiques lors de sa sortie en salles, Brimstone est ce que j'appelle un Western néerlandais : produit en grande majorité par les Pays-Bas, réalisé par un certain Martin Koolhoven, et joué (en majorité) par des acteurs anglo-saxons. C'est ce mélange cosmopolite qui donne aussi on intérêt à cette histoire qui flirte largement avec La nuit du chasseur.
Divisé en quatre chapitres, le film raconte la cavale d'une jeune femme muette, qui essaie d'échapper à un prêcheur, brillamment joué par Guy Pearce, et qui rappelle par moments Robert Mitchum dans ce côté obsessionnel du chef-d’œuvre de Charles Laughton.
La narration est volontairement éclatée, avec le troisième chapitre qui sert de préquelle, mais ça n'est pas difficile à suivre, ce qui est aussi une des forces du film. Qui, j'en conviens, ne plaira pas à tout le monde, car il est extrêmement violent. Pas vraiment dans des gerbes de sang, ou du gore à outrance, mais dans la représentation de la violence vis-à-vis des femmes, qui sont régulièrement brutalisées, y compris des petites filles. Ça pourrait flirter plus d'une fois avec la complaisance, mais heureusement, c'est le plus souvent montré en hors-champ, mais avec des cris souvent déchirants.
Il y a ce côté traque qui rend le film souvent suffoquant, mais c'est en plus joué avec maestria, comme Guy Pearce, Dakota Fanning ou Carice Van Houten.Quant à la technique, elle est elle aussi sans reproches, avec de superbes plans enneigés.
C'est peut-être un peu trop long (près de 2h30), mais il y a là quelque chose de l'ordre de l'épopée, qui parle aussi bien d'une traque que de la condition féminine de l'époque.