Pour une raison mystérieuse, je n’avais jamais vu Brisby et le Secret de NIMH. Ou alors, je ne m’en souviens pas, ce qui serait encore plus mystérieux.
Un vide-grenier salutaire a permis de cultiver la famille.
Dès les premières minutes, un étonnement. « Oh, un format carré, j’avais oublié leur existence ».
Laisse tomber ma fille, papa se rappelle qu’il a grandi avec le Minitel.
En regardant ce film, sachez que j’ai une pression immense. Plusieurs amies (oui, uniquement des femmes) vénèrent Brisby et le Secret de NIMH. Et au bout de quelques minutes, je suis face à un dilemme. Soit j’écris une critique et je perds des amies. Soit je n’écris pas de critique et je perds…
Attendez, je vais trouver.
Parce que des marais, une souris et un grand oiseau maladroit, moi, ça me fait penser à Bernard et Bianca. Que lui, j’ai vu et revu depuis.
Mais la visite au grand hibou commence à me faire changer d’avis. Les décors sont tout bonnement exceptionnels. Ils ne sont pas que beaux, ils sont imposants et même angoissants. Sans la mignonne petite Brisby, je me demanderais si je ne regarde pas un film d’horreur.
Cette sensation ne me quittera pas. Les décors sont d’une qualité rarement vue. Certaines figures me font même penser à Alien. Alors, tout le long du film, je regarde du côté de ma fille, au cas où elle ait peur. Mais, non, elle regarde sans broncher. Une petite chose qui a l’air fragile et qui est pourtant si courageuse.
A la manière de Brisby. Je dois dire que ce personnage me fascine par sa justesse. Assurément l’exemple parfait d’une mère courage, qui garde tout le long sa simplicité et sa conscience des dangers qu’elle affronte. J’ai aimé cette manière saine d’accepter cette mission contre Dragon (ce nom de chat sera un grand mystère pour moi tout le long du film) :
Je dois être folle. / Je suis folle ...
De même que la révélation du secret de NIMH a été pour moi aussi une révélation. Ce film n’est pas aussi simple qu’il en a l’air. Il est sombre, pas seulement sur la forme. Et je comprends mieux pourquoi il a marqué tant d’enfances. Le propos est profond, parfois sombre, et l’image ne cherche jamais à l’édulcorer. J’en viens à regretter le personnage du corbeau, faire-valoir humoristique dans une histoire qui ne l’est pas. Mais, ici, c’est un adulte qui parle et peut-être est-il là pour mettre un peu de lumière dans les yeux de l’enfant.
Toutefois, j’aime que l’on suive l’histoire de Brisby et non pas celle des rescapés de NIMH. Les motivations de Brisby sont simples, sauver sa famille, et touchent plus directement le spectateur. Je suis reconnaissant d’ailleurs à Don Bluth de ne pas montrer la vallée de Thorn. Ce n’est pas l’histoire de Brisby, ce n’est pas notre histoire.
Ce film a assurément beaucoup de qualité. Mais je dois reconnaître que deux choses coincent pour moi.
Tout d’abord un morceau dialogue qui, selon moi, décroche le spectateur du film. L’enfant parce qu’il n’y comprend pas grand-chose. L’adulte parce qu’il l’emmène dans un univers complètement étranger.
Jenner : Il voulait détruire tout notre acquis. La société de consommation a des avantages. Moi, j’y tiens.
Justin : Tu es un être dénué de tout idéal.
J’ai récupéré un sous-titrage du film et je n’y ai pas retrouvé ce dialogue. Ceci doit être une traduction très libre de la version de mon DVD.
L’autre point est plus gênant, car intrinsèque à l’intrigue : l’utilisation de la magie. Je ne trouve pas que sa place se justifie dans le film. Et la révélation du secret de NIMH ne permet pas de l’expliquer, puisqu’il est question ici de science. Pour moi, la magie n’a rien à faire dans cet univers. J’ai d’autant plus été gêné par le dénouement avec le médaillon qu’il revêt un caractère messianique, visuellement et à la manière dont les rats se prosternent.
- MINUTE « A PLACER DANS UN DINER MONDAIN »
Brisby et le Secret de NIMH date de 1982. Et en regardant le casting pour retrouver les noms des personnages, j’ai été surpris de constater que les voix de deux des enfants de Brisby sont interprétées par Shannen Doherty (11 ans à l’époque) et Wil Wheaton (10 ans).