Ça aurait pu être pire, Ça aurait pu être mieux

Difficile d'aborder THE film de la rentrée de façon objective.


Faut dire qu'on avait envie d'y croire après la ribambelle de trailer évocateur, des retours dithyrambique de nos cousins américains et de son succès impressionnant au box office.


Une hype de fou furieux, un film tiré d'un roman culte ayant terrorisé une génération de lecteurs (dont votre serviteur) et une classification R-Rated qui ne pouvait qu'augurer un spectacle sanglant et morbide.


Alors cette nouvelle adaptation du Maître tient-elle toutes ses jolies promesses ?


Pas toutes. Soyons francs plus de trente secondes, avoir peur devant "Ça" me paraît relever de l'exploit olympique. Non pas que le film ne va pas tenter de le faire hein. Ho mes amis, je vous conseille de préparer vos oreilles à une déferlante de sons et autres musiques stridentes à chaque tentative de Jumpscares (et putain, y'en a à la pelle). Mais tout le processus menant à la peur est systématiquement désamorcé par un montage ne laissant pas de place à la tension, puisque tout est rushé pour rien (voir la scène de la cave avec Billy et Georgie dont le final est d'un ridicule qui m'a achevé) et surtout un SURLIGNEMENT continu de l'effet de surprise. Le film prend un curieux plaisir a vous tenir les deux mains et vous prévenir du moindre Jumpscare avec une musique qui s'élève dans les cieux (a partir du moment où vous savez que ça chauffe, comptez 6 secondes et hop vous avez votre jumpscare).


Mais pour autant tout-est il à jeter ?


Sans surprise la réponse est non. Car si "Ça" se plante dans les grandes largeurs sur sa partie horrifique, il se rattrape son conteste avec sa bande de gosse et sa direction artistique du plus bel effet.


A la différence de "Stranger Thing", "Ça" n'est jamais putassier dans ses nombreux clins d’œil. Toujours juste, toujours dans le ton, c'est avec une certaine émotion que j'ai retrouvé ses gamins faisant directement écho à ma prime jeunesse. Rarement un film "d'horreur" aura été servi par une mise en scène inspiré qui n'hésite pas a styliser certains plans pour nous offrir des tableaux saisissants de beauté macabre (particulièrement la scène dans l'antre du Monstre).


Andrés Muschietti est vraiment un réalisateur atypique osant certaine fulgurance assez folle (Pennywise agitant le bras d'un enfant pour faire coucou, où toute l'intro avec Georgie) qui transcende le film.


Et ne parlons même pas du casting, qui frôle la perfection, tant une sympathie immédiate nous saisis dès que le club des losers apparaît. Mention spécial pour l'actrice Sophia Lillis qui crève absolument l'écran dans le rôle assez délicat de Beverly dont l'arc narratif aborde des sujets on ne peu plus sensible.


Quand à Bill Skarsgård, le fameux Pennywise, son interprétation est toujours juste malgré une écriture de personnage assez dysfonctionnelle (trop de clown tue le clown). Si on pourra lui reprocher parfois un cabotinage un peu trop outrancier, il arrive a créer quelque chose d'assez unique avec sa gestuelle désarticulé, son strabisme naturelle (la putain de bonne idée) et son sadisme assez jouissif.


"Ça" n'est certainement pas le film d'horreur de l'année, mais une très sympathique aventure aux accent horrifique sachant judicieusement poser les bonnes questions et ne prenant jamais ses personnages de haut.


Honnêtement, si vous chercher une petite bobine agréable pour un samedi soir, n'hésitez pas.

tallysse
7
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le 22 sept. 2017

Critique lue 312 fois

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